Triste, Nicolas Hulot quitte le gouvernement français: « Je ne veux plus me mentir »

Monsieur Ushuaïa n’aura pas fait long feu aux côtés d’Emmanuel Macron en tant que ministre de l’Ecologie. Triste, en totale perte de foi, il a déclaré quitter le gouvernement ce mardi matin sur les ondes de France Inter. Emmanuel Macron et Edouard Philippe n’en savaient rien. 

« Est-ce que nous avons commencé à réduire l’utilisation des pesticides? La réponse est « non ». Est-ce que nous avons commencé à enrayer l’érosion de la biodiversité? La réponse est « non ». » C’est un Nicolas Hulot exacerbé qui s’est exprimé sur les ondes de France Inter ce matin.

Le ministre de l’Ecologie du gouvernement Macron a quitté son poste ce matin. Il l’a annoncé face à Léa Salame et Nicolas Demorand sur France Inter. Pourquoi? Il dit avoir de l’influence, mais pas de pouvoir… Surtout, il pointe les lobbies et le peu de considération que le monde politique accorde à l’écologie.

Emu, il a expliqué qu’il ne pouvait plus continuer: « Je vais prendre pour la première fois la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ces enjeux-là. Et donc je prends la décision de quitter le gouvernement. »

« Je ne comprends pas »

Quand Nicolas Demorand, journaliste à France Inter demande au désormais ex-ministre de l’Ecologie français s’il peut expliquer pour quelle raison la mobilisation n’est-elle pas générale par rapport à l’écologie, sa réponse est très forte: « Non ».

Il ne peut pas l’expliquer car il « ne comprend pas ». « Je ne comprends pas que nous assistions globalement les uns et les autres à la gestation d’une tragédie bien annoncée, dans une forme d’indifférence. La planète est en train de devenir une étuve, nos ressources naturelles s’épuisent, la biodiversité fond comme la neige au soleil et ce n’est pas toujours appréhendé comme un enjeux prioritaire. Et surtout, pour être très sincère, ce que je dis vaut pour la communauté internationale, on s’évertue à entretenir voire à réanimer un modèle économique marchand qui est la cause de tous ces désordres. Je ne comprends pas comment après la conférence de Paris, après un diagnostic imparable qui ne cesse de se préciser et de s’aggraver de jour en jour, ce sujet est toujours relégué dans les dernières priorités ».

« Les lobbies sont là »

Pour Nicolas Hulot, ces douze mois en tant que ministre de l’Ecologie ont surtout été une souffrance. L’homme a découvert le monde politique et toutes les pressions qui s’exercent en son sein. « Je me sentais tout seul à la manoeuvre », « à la croisée des lobbies. Parce que les lobbies sont là ». « J’ai abaissé mon seuil d’exigence (…) et là je me suis dit c’est le moment d’arrêter ».

Le porte-parole du gouvernement a déploré sa manière de faire. Car, en effet, le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Edouard Philippe n’étaient pas au courant de cette décision avant l’annonce sur France Inter ce matin. Nicolas Hulot a exprimé tout le respect qu’il avait pour Emmanuel Macron… mais il a expliqué ne pas les avoir prévenus, car ils auraient essayé de l’en dissuader.

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