Tous étaient là pour applaudir Charles Michel et son discours sur le budget mais… la partie est-elle tout à fait finie?

Le soleil brille à la Chambre: tout le monde est là et tout le monde applaudit le Premier ministre qui présente tout cet accord sur le budget finalement bouclé. Rien de bien neuf si ce n’est un invité inattendu: une avancée un poil plus concrète pour Arco et ses coopérateurs, chers au coeur du CD&V. Une façon de sortir de l’impasse, avant de s’attaquer à trois autres gros dossiers restés sous le boisseau.

Par un beau ciel bleu d’été, un dimanche midi, Charles Michel (MR) avait rassemblé à la Chambre tout le gouvernement pour son State of The Union. Et tout le monde avait répondu présent, même Bart De Wever et Pieter De Crem. Pourtant, Bart De Wever (N-VA) avait tenté une petite provoc’ en annonçant hier soir sur Twitter qu’il ne serait pas de la partie. Il avait mieux à faire: un duel entre les civilisations grecque et romaine, au cours de laquelle il allait défendre la dernière. Providentiellement, le duel a été reporté à 13:30 et Bart donc a pu être de la partie et applaudir son Premier ministre (MR). Pieter De Crem (CD&V), le secrétaire d’État au Commerce extérieur avait brossé ses fameux cours à Harvard pour l’occasion. Bref, tout le monde est allé s’enfermer par ce beau soleil et applaudir le discours optimiste de Charles Michel (MR).

Jobs, jobs, jobs

Yep, il l’a fait et il l’annonce fièrement: « Ce vendredi, le Gouvernement a bouclé le budget 2016- 2017 et a validé de nombreuses réformes. » Le retour à l’équilibre du budget, poursuit-il encore, c’est pour 2018. Et là où la suédoise a été chercher des sous, c’est dans la taxation de la bourse, de plus-values (internes) ou encore au niveau de la mobilité et des cartes essence. Pas touche donc, promet le Premier ministre, aux allocations de chômage, pas de taxe sur la consommation non plus. Mieux encore, il dit que le taux de chômage n’avait plus été si bas depuis un quart de siècle. Et Charles Michel pointe encore, dans son élan, des créations de jobs chez Pfizer, chez Agoria, chez IBA. Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin: avec la volonté de créer un cadre juridique pour le travail de nuit, le Premier ministre compte booster l’e-commerce. Avec tout ça, les gens devraient continuer à travailler 38 heures par semaine (calculées en moyenne annuelle), « et qui dit devoir travailler 45 heures par semaine déforme la réalité » avertit encore Charles Michel. Cerise sur le gâteau, il ne détaille pas de coupes dans les soins de santé. Et quand il lève les yeux de son pupitre, marathon dans la poche, ce sont des applaudissements nourris qui saluent sa performance.

Oui mais… Il y a ces trois dossiers chauds toujours sous le boisseau

Magnifique, l’accord est bouclé. Mais la coalition ne peut pas souffler pour autant: il y a ces trois dossiers qui divisent la majorité qui sont restés sur le côté: la réforme de l’isoc (l’impôt sur les sociétés), la taxation des plus-values et la mobilisation de l’épargne. Au lieu de laisser les Belges accumuler des sous sur leur compte épargne, ceux-ci pourraient aller nourrir l’économie, surtout les PME et autres jeunes entrepreneurs. Ces trois dossiers sont cruciaux pour la N-VA, le CD&V et l’Open Vld, au volant de la majorité avec Charles Michel (MR). Celui-ci ne compte pas y échapper mais plutôt prendre son temps pour les aborder plutôt que de les boucler dans la précipitation, rapporte l’Écho.

Qu’est-ce qu’ils ont fait de leur semaine alors?

On dit que cet accord que Charles Michel a exposé aujourd’hui à la Chambre était en fait déjà là lundi. Seul un invité surprise: Arco. L’accord gouvernemental prévoyait déjà une solution pour tous ces coopérateurs qui avaient perdu leurs billes dans la débâcle de Dexia. Ici, avec ce discours, c’est devenu plus concret: Johan Van Overtveldt (N-VA) prendra la tête d’une task force à ce sujet. Or, trouver une solution pour Arco était cher au coeur du CD&V: Arco était le bras financier du Mouvement ouvrier chrétien (MOC) et un actionnaire de référence de Dexia. Les coopérateurs qui y avaient mis des sous se sont retrouvés en fâcheuse posture à la débâcle de Dexia.

Avec cet invité-surprise, peut-être Charles Michel est-il finalement parvenu à débloquer la solution… Avant de revenir s’attaquer aux dossiers qui coincent encore.

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