Annoncé mort à plusieurs reprises, le leader du groupe terroriste Boko Haram, Abubakar Shekau, apparaît bien vivant dans une nouvelle vidéo. Il dit se sentir « parfaitement bien » et vient contredire les informations de l’armée nigériane qui annonçait l’avoir mortellement blessé il y a un mois.
La quatrième fois n’aura donc pas été la bonne. Donné mort à plusieurs reprises par les autorités nigérianes, Abubakar Shekau apparaît en bonne santé physique sur cette nouvelle vidéo d’une quarantaine de minutes.
« Je suis heureux, en bonne santé et en sécurité », lance-t-il à la caméra, entouré de trois piles d’exemplaires du Coran et de deux hommes lourdement armés, à ses côtés.
A la fin du mois d’août, l’armée nigériane avait pourtant annoncé avoir blessé mortellement le chef de Boko Haram suite à des raids aériens. Mais cette vidéo, qui n’a pas encore été identifiée ou datée, viendrait prouver le contraire.
Dans la vidéo, Abubakar Shekau s’exprime en plusieurs langues et menace directement le président du Nigéria. Il a aussi fait référence aux lycéennes enlevées à Chibok, il y a plus de deux ans: « Nous ne ramènerons pas vos filles. Si vous voulez que l’on vous rende vos filles, rendez-nous nos frères », il parle ici des nombreux djihadistes emprisonnés par les autorités durant le conflit.
Un chef remis en cause
Boko Haram est un mouvement insurrectionnel et terroriste originaire du nord-est du Nigéria. Son but est d’installer un califat dans la région et d’y faire appliquer la charia. Abubakar Shekau a pris la tête du groupe en 2010 suite à la mort du fondateur Mohammed Yusuf. Boko Haram se rapproche maintenant des idées du groupe Etat islamique auquel il a prêté allégeance.
Mais depuis début août, le leadership du groupe terroriste est contesté. L’Etat islamique a même désigné un nouveau chef en la personne d’Abou Mosab Al Barnaoui, qui est justement le fils du fondateur de Boko Haram.
Rappelons encore que depuis le début de l’insurrection du groupe djihadiste en 2009, les affrontements ont fait plus de 20.000 morts, des dizaines de milliers de kidnappés et ont provoqué le déplacement de 2,6 millions de personnes à travers le pays.
