Toujours pas de débat sur l’IVG: la majorité botte en touche, le cdH clarifie sa position

Sur un sujet qui fait pourtant relativement consensus au sein de la population, majorité et opposition se déchirent.  Le débat sur la dépénalisation totale de l’IVG (interruption volontaire de grossesse) a été reporté. PS, Ecolo et DéFI ont poussé pour que la question soit débattue au Parlement. Mais le CD&V, la N-VA et le MR ne veulent pas en entendre parler pour l’instant. De son côté, le cdH, après un débat interne, propose une alternative.

Ce samedi, le chef de groupe Ecolo à la Chambre était on ne peut plus clair dans le Grand Oral sur La Première: une majorité alternative pouvait être trouvée au Parlement pour faire sortir l’IVG du code pénal. Problème: le MR ne semblait pas déterminé à se positionner. Jean-Marc Nollet parlait même de « veto » de la part des libéraux, tenus par la branche conservatrice du parti.

Ce mardi en commission, Ecolo, PS et DéFI ont rappelé qu’il était urgent de modifier la loi après un premier assouplissement qui a déjà 28 ans. Ensemble, ils militent pour une dépénalisation totale car ils voient l’IVG comme un droit fondamental et non plus comme une infraction.

Encore reporté

Le pré-débat a tourné court: la majorité ne souhaite pas que les différentes propositions de loi sur l’IVG (six au total!) soient mises à l’agenda du Parlement. Le blocage vient principalement du CD&V qui ne veut pas entendre parler d’une dépénalisation pure et simple.

Les autres partis de la majorité, y compris l’Open VLD qui avait pourtant fait une proposition en faveur de la dépénalisation, semblent emboîter le pas des démocrates-chrétiens. L’éventualité d’un débat est remise à la semaine prochaine au sein de la même commission. Chacun semble gagner du temps pour clarifier sa position.

À propos de clarification, le cdH dit avoir accordé ses violons lors d’un débat « serein » en interne. L’ancien parti social-chrétien veut couper la poire en deux: poser son accord pour une sortie de l’IVG du code pénal avec quelques exceptions en cas d’avortement après 12 semaines de grossesse, le délai légal.

Et maintenant?

L’argument massue des partis de la majorité est de dire: la sortie de l’IVG n’était pas dans l’accord de gouvernement. Ils ne voient donc pas pourquoi cela deviendrait subitement une priorité.

Sauf que les dossiers éthiques sont régulièrement débattus indépendamment d’un accord de gouvernement. D’ailleurs, ils font souvent l’objet de majorités alternatives.

Un deuxième contre-argument consiste à dire que, s’il y a autant de propositions de loi qui sont déposées, pourquoi ne pas avancer une bonne fois pour toutes dans ce dossier? D’autant que cette question fait l’objet d’un relatif consensus dans la société. La presse s’est également saisie du dossier avec de nombreux éditos en faveur d’une sortie de l’IVG du code pénal.

Bref, est-ce que cette fois sera la bonne? C’est toute la question. On devrait avoir une réponse à cette question d’ici mercredi prochain.

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