Theo Francken a-t-il menti? Il savait que les Soudanais expulsés étaient en danger dans leur pays

C’est une nouvelle révélation qui risque de mettre à mal la défense de Theo Francken dans le dossier polémique des migrants soudanais. Le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration (N-VA) aurait été averti des risques encourus par les personnes finalement expulsées de Belgique et qui auraient été torturées à leur retour au pays. Ce qui ne l’aurait pas arrêté.

Theo Francken n’est pas tiré d’affaire dans le dossier des migrants soudanais. S’il pensait que ses excuses à Charles Michel suffiraient, c’est raté. Car une note interne du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) révélée par le Soir risque de pourrir les fêtes de fin d’année du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration (N-VA).

Menaces, tortures

Selon la ligne de défense de Theo Francken, il ne connaissait pas les risques encourus par les migrants soudanais qui ont été renvoyés dans leur pays après une collaboration polémique avec les services secrets soudanais. Ces personnes vivraient un calvaire depuis leur retour au Soudan, entre tortures, menaces ou intimidations du pouvoir.

Une enquête a été demandée par Francken pour s’assurer de l’exactitude de leur récit. Sauf qu’en fait, Francken devait se douter de ce qui allait arriver: selon la note du CGRA, le secrétaire d’État a été mis au courant dès le 24 octobre des dangers qui pèsent sur une partie de la population au Soudan.

Appartenance ethnique

Deux critères auraient pu amener la Belgique à octroyer automatiquement le statut de réfugié aux migrants soudanais, ou du moins à leur assurer une protection selon les règles européennes: l’appartenance ethnique et la région d’origine. Selon la note du CGRA, le simple fait d’être noir fait peser un risque sur des personnes au Soudan par exemple.

Mais l’administration belge n’aurait pas tenu compte de cette mise en garde et aurait donc renvoyé les migrants soudanais dans leur pays, allant peut-être à l’encontre du droit international: il est interdit d’expulser des personnes qui courent un risque dans leur pays d’origine. Ou alors elle n’a pas pris toutes les précautions nécessaires avant de les remettre entre les mains de Khartoum et son président Omar el-Béchir, poursuivi pour crimes de guerre et génocide par la Cour pénale internationale depuis près de 10 ans

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