Tampons, serviettes hygiéniques… Une nécessité? Un luxe!

En Belgique, les biens que nous achetons sont taxés de manières différentes selon qu’ils sont définis comme des produits de «première nécessité » (6%) ou comme des produits de « luxe » (21%). Les protections hygiéniques, telles que les tampons, les serviettes ainsi que la coupe menstruelle, sont considérés comme des produits de « luxe ». Une conception qui est loin de faire l’unanimité…

Ce désaccord a commencé en France. Suite aux pressions issues de différents mouvements sociaux à vocations féministes, l’Assemblée nationale a finalement reconnu les tampons et les serviettes hygiéniques comme des produits dits de « première nécessité ». Résultat : la communément appelée « taxe tampon » est passée, fin décembre 2015, de 20% à 5, 5%. Depuis, le débat a traversé la frontière et est parvenu aux oreilles du collectif des «Belges et CulottéEs», un collectif composé essentiellement de bénévoles qui se battent pour la suppression de la taxe tampon. Cet organisme perçoit la taxe élevée comme une injustice et une forme de discrimination sexiste, affirmant que « Les protections hygiéniques sont un besoin de première nécessité pour toute personne ayant ses règles. Il s’agit là d’une question d’hygiène, mais également de dignité humaine élémentaire ». En effet, selon une étude britannique réalisée auprès de 2134 femmes entre 18 et 45 ans, le coût moyen des menstruations au court d’une vie revient à 23 500 euros, ce qui finit par peser dans un portefeuille…

Agir via les réseaux sociaux

Le mouvement a entrepris des actions concrètes où la mobilisation des réseaux sociaux fut la stratégie numéro un. Une pétition en ligne (disponible pour les curieux sur le site, Facebook et Twitter) a été lancée et a récolté à ce jour plus de 5.000 signatures, notamment celle de la ministre pour l’Egalité des Chances de la Fédération de Wallonie-Bruxelles, Isabelle Simonis. En quelques mois, la page Facebook Belges et Culottées a récolté 1417 likes et le nombre de followers twitters a grimpé en flèche. Hier (jeudi), des tweets « Belgisch en regelvrij werkt nu samen met @Testaankoop”, et en français « Nous nous s’associons @Test_Achats pour réduire la #taxetampon” sont apparus, renforçant ainsi le crédit à donner à cette initiative.Et maintenant ? Les protections hygiéniques passeront-elles de l’autre côté de la barrière comme c’est le cas en France, en Espagne et aux Pays-Bas? C’est en tout cas le projet de Fabienne Winckel (PS). La députée de Soignies a déposé la semaine passée une proposition de loi à la Chambre (pour les très curieux, cliquez ici). La demande : considérer les tampons et serviettes hygiéniques comme des produits indispensables à la santé féminine et dès lors, leur appliquer le taux de TVA réservé aux produits de nécessités. Le texte est actuellement examiné à la Commission. Affaire à suivre.

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