Si les objectifs pour la mobilité à Bruxelles ne sont pas atteints, c’est à cause « du système administratif actuel trop lent »

Tous ceux qui ont entendu parlé du Plan Régional De Développement Durable pour la région de Bruxelles l’ont sans doute remarqué: rien ne se met en place et rien n’a changé jusqu’à maintenant. Selon deux experts en mobilité de la Vrije Universiteit Brussel, l’absence de changement serait principalement dû au système administratif belge, qui est « illogique » et trop « lent ». 

Le tant attendu Plan Régional de Développement Durable est un projet très, voire trop « ambitieux », selon deux experts de la Vrije Universiteit Brussel en mobilité, Cathy Macharis et Geert te Boveldt. Ils expliquent au journal en ligne Bruzz que le plan de mobilité pour Bruxelles ne se réalisera pas tant que le système administratif de la région ne changera pas et ne fonctionnera pas plus vite.

Car oui, le plan mobilité de Bruxelles envoie du rêve, mais il est fortement ambitieux. Ses divers objectifs, comme transformer les voies routières en parkings, déplacer les parkings actuels, les lignes de tram et de métro ainsi que d’installer une zone piétonne de 25 kilomètres est un gros challenge. Selon les experts, ce plan existe depuis des années, mais rien n’avance. Pour avoir une idée, reconstruire une rue ou une place peut prendre 10 ans, alors tu imagines tout ça? Pas étonnant que le processus soit lent.

Un système administratif « illogique »

Mais dans ce cas-ci, le vrai problème est, selon les deux experts, le système administratif, jugé comme « illogique ». En Belgique, si tu veux toucher à l’aménagement du territoire, tu dois coopérer avec les différentes communes concernées ainsi que les régions. Et ça, ça met un temps fou.

« La construction des routes et des chemins demandent la coopération de gouvernements situés à différents niveaux de pouvoir », expliquent-ils. « Les communes et les provinces bloquent souvent des décisions quand ils se sentent désavantagés, alors que c’est leur travail de défendre les intérêts de leur territoire. Très souvent, les problèmes transfrontaliers en Belgique se retrouvent à la merci des intérêts politiques communaux », ajoutent-ils.

Des plans « mensongers »

En conséquence, aucune décision n’est prise, car personne ne peut être 100% satisfait. Et le pire, selon les deux experts, c’est que les plans risquent alors de devenir « mensongers ». Mettre en place des plans coûte beaucoup d’argent et prend beaucoup de temps. Une fois présentés, on ne sait même pas si les différents partis sont d’accord et donc si le plan va réellement aboutir.

Selon eux, il y a deux solutions: soit une nouvelle forme d’état voit le jour avec des frontières revisitées et un transfert des compétences plus approprié (ce qui est très difficile à faire), soit « nous établissons des nouvelles formes de coopération où les parties concernées sont d’accord avec le projet avant qu’il soit rendu public », expliquent les experts.

Bref, selon les deux experts, il est temps de changer la manière de fonctionner du système administratif belge, car jusqu’à maintenant, il semble être inefficace.

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