Depuis le début de l’Euro, on ne parle que d’eux à tous les matches ou presque. « Eux », ce sont les types qui viennent au stade juste pour foutre le bordel.  Bastons, fumigènes, saluts nazis dans les tribunes: c’est devenu presque une habitude depuis le début de la compétition. Pour l’instant, personne n’est mort, fort heureusement. Mais alors que la phase de poules touche à sa fin, des « supporters » pourraient bien encore faire parler d’eux. Que font l’UEFA et la France pour mettre fin à ce merdier ?

Tout le monde a vu les images des bastons à Marseille ou à Lille avec les hooligans russes et anglais. On a aussi eu le droit à des Ukrainiens avec des croix gammées tatouées sur le corps, des Hongrois faisant un salut nazi ou balançant des fumigènes.

Des Croates ont eux carrément réussi à faire arrêter pendant quelques minutes le match contre la République Tchèque en se bastonnant entre eux en tribunes. Les supporters belges se sont aussi fait remarquer en allumant des fumigènes contre l’Irlande samedi à Bordeaux.

Bref, on ne parle pas que de sport, loin de là, à cet Euro.

90.000 personnes pour la sécurité

La première question qui se pose est: qui aurait pu empêcher tout ce bordel ? Réponse: l’UEFA, l’instance dirigeante du football européen, et la France, pays organisateur, qui apparaissent en première ligne, puisque ce sont elles qui gèrent la sécurité. On ne va pas se le cacher, pour l’instant, elles se plantent royalement.

La France a pourtant mis le paquet avec près de 90.000 personnes juste pour la sécurité à l’Euro. Des renforts ont également été appelés pour certains matches. 46 policiers étrangers (2 par pays qualifié) aident aussi la police française grâce à leurs connaissances des hooligans de chez eux.

Euro 2016. Et maintenant, un salut nazi en tribunes… https://t.co/XlHHxz0JlU pic.twitter.com/tdv7RLDS5X

— Le Parisien (@le_Parisien) 18 juin 2016

Personne ne vient expliquer tout ce merdier

Le problème, c’est que les ennuis dans les stades continuent et que les critiques pleuvent. La Fédération croate (HSN) a ainsi balancé avoir prévenu du merdier que pouvaient mettre des supporters lors du match contre la République Tchèque. « En amont du match, la HNS a fait tout son possible pour empêcher des incidents, et a donc averti l’UEFA et la police française de l’intention des hooligans d’interrompre la rencontre », a-t-elle fait savoir dans un communiqué.

Pour Evence Richard, préfet de la Loire, il manquait tout de même « 150 à 200 agents de sécurité » au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne, où s’est joué le match. En gros, l’avertissement de la Fédé croate n’aura pas servi à grand chose… Pour l’instant, personne du côté de l’organisation ou du gouvernement français n’a pris la parole pour s’expliquer face à tous ces problèmes de sécurité rencontrés.

Les supporters peuvent toujours se bourrer la gueule

On sait juste qu’il y a eu 323 interpellations et 11 condamnations pour violences depuis le début de l’Euro, comme l’a fait savoir le ministère français de l’Intérieur, qui a aussi renforcé le dispositif de sécurité. La principale mesure a été de limiter encore plus la vente d’alcool dans les zones « à risques ».

Bon, tout ça n’empêche pas les fans de se bourrer la gueule dans les bars ou d’acheter de l’alcool à des endroits non concernés par cette interdiction, pour un résultat tout aussi violent au final. Mais quid des contrôles de sécurité pourris qui ont permis à des dizaines de « supporters » d’entrer dans les stades avec des fumigènes? Pour avoir assisté à un match, on peut vous assurer qu’ils sont loin d’être au top… Quid des hooligans déjà connus dans leur pays et qui ont quand même été autorisés à voyager en France (coucou les Russes)?

C’est sûr qu’il est compliqué de foutre un flic derrière chaque personne se rendant au stade. On ne va pas non plus jouer les matches dans des stades sans supporters pour éviter les problèmes : l’Euro 2016 doit rester une fête et les fauteurs de trouble ne représentent qu’une infime partie des personnes qui assistent à la compétition.

Mais face à tout ce bordel, on peut légitimement se demander si la France et l’UEFA n’auraient pas pu faire encore mieux niveau sécurité.

Encore des matches chauds…

Maintenant, il faut espérer que ça va se calmer au fil de la compétition, car si personne n’a perdu la vie après des bagarres entre supporters, des dizaines ont été hospitalisées, parfois dans des états graves. Certaines équipes, comme l’Ukraine et la Russie (éliminée depuis lundi), risquent d’être éliminées après la phase de groupe et leurs « supporters » violents vont logiquement rentrer au pays avec elles. On peut espérer aussi que les mesures de sécurité vont être améliorées après les évènements de ces derniers jours.

Il le faut, car certains matches s’annoncent chauds : le Ukraine-Pologne de mardi à Marseille, ville où les Russes, les Anglais et les Hongrois se sont « illustrés », est déjà classé à hauts risques. Des fans croates ont aussi menacé de foutre à nouveau le bordel lors du match contre l’Espagne mardi soir. Le match Slovaquie-Angleterre voire la rencontre entre la Russie et le Pays de Galles auraient pu être chaudes, mais ce sont finalement déroulées presque dans le calme: il y a « juste » eu quelques coups poings échangés entre Anglais et hooligans français à Lyon lundi soir.

D’ailleurs on peut s’étonner que la Russie voire l’Angleterre ait pu terminer la phase de groupes: l’UEFA avait menacé des les dégager de l’Euro si leurs « fans » se faisaient encore tristement remarquer. Russes et Anglais se sont pourtant bastonnés à Lille la semaine passée, sans que rien ne se passe ensuite. C’est donc bien gentil de faire des menaces, mais il faudrait peut-être les mettre à exécution pour être plus crédibles…

From high spirits to this – again #Marseille can't say what triggered it but v nasty pic.twitter.com/cWuIi7iWMZ

— emma murphy (@emmamurphyitv) 11 juin 2016