À en croire l’Institut royal météorologique (IRM), l’hiver est bel et bien derrière nous. On peut donc tirer une croix sur les batailles de boules de neige, du moins pour cet hiver. Et cela sera de plus en plus rare car le réchauffement climatique va de plus en plus marquer notre quotidien. On doit donc s’attendre à des hivers plus chauds, mais aussi à des étés plus chauds.
Comment ça, l’hiver est fini? Si tu regardes maintenant par la fenêtre, ces mots semblent illusoires. Il fait froid, il pleut et on a même eu droit à de la grêle ce mois-ci. « On peut encore s’attendre à ce temps toute la première moitié de ce mois », a déclaré le climatologue Luc Debontridder au journal Het Nieuwsblad. « Mais ça ne veut pas dire que ce sera un mois froid en moyenne. »
Cet hiver a été très anormalement doux. L’hiver climatologique, qui a duré du 1er décembre 2015 au 29 février 2016, a même été le deuxième hiver le plus doux depuis 1833, selon « Monsieur Météo » Frank Deboosere. Crois-le ou non, mais il a fait en moyenne 6,4 degrés au cours des derniers mois. Ce qui est bien plus chaud que la moyenne hivernale normale qui avoisine les 3,6 degrés. Et si les prévisions pour les mois de mars, avril et mai sont correctes, alors il est fort probable que cette tendance se poursuit encore dans les mois à venir.
Oscillation nord-atlantique
Tout le monde est heureux quand le soleil brille, mais cela nous rappelle aussi constamment le réchauffement climatique de notre planète et tous les scénarios catastrophiques qui en découlent. On ne doit quand même pas trop s’en faire à propos de cet hiver apparemment doux, car selon Debontridder, les hivers doux de ces dernières années dépendent de l’oscillation nord-atlantique. C’est un phénomène climatologique par lequel la force et la direction du vent occidental sont déterminées par des oscillations entre deux zones de haute pression.
Grâce à cette oscillation nord-atlantique, un vent doux du sud-ouest souffle surtout en Belgique. En d’autres mots, cela implique que nos hivers sont doux et pluvieux.
Cela fait déjà depuis 2010 que nous n’avons plus eu de « vrai » hiver, et donc d’un bon paquet de neige. Ce n’est pas encore sûr que ce soit encore le cas l’an prochain, car l’oscillation nord-atlantique ne suit aucun modèle fixe.
Quid du réchauffement de la planète alors?
Si pour le moment, nos hivers doux ne dépendent donc pas du réchauffement de la Terre, cela devrait le devenir. Debontridder avertit que nous pourrons en subir directement les effets à partir de 2050. « Les étés et les hivers deviendront plus chauds, mais nous remarquerons les changements surtout en été. En août, les températures pourront être facilement de sept degrés plus élevées que les températures actuelles », continue-t-il.
« Le nombre de vagues de chaleur augmentera aussi. Et ce qui est peut-être une bonne nouvelle pour les gens qui restent en Belgique: à l’avenir, le climat sera aussi plus sec. »