« Scandaleux », « pris en otages », « grève politique »: des chauffeurs TEC non-grévistes s’insurgent contre la CGSP

Suite à la grève « au finish » des bus TEC initiée ce matin par la CGSP, des dizaines de chauffeurs qui ne voulaient pas participer à la grève ont dû finalement se tourner les pouces. Les conducteurs se disent pris en otage et dénoncent une grève politique. Encore une bien mauvaise pub pour le syndicat socialiste… 

« Des bus bloquent l’entrée. Certains ont été sabotés pour éviter qu’on les déplace », s’insurge une conductrice apparemment remontée. « Même la direction nous en empêche en refusant de nous donner notre feuille de service. C’est scandaleux », a-t-elle ajouté. Et qui dit pas de prise de présences, dit chauffeurs non-payés.

« Pris en otages »

Au dépôt de Jumet, un conducteur qui voulait prendre son service ce matin témoigne à son tour: « 60% pratiquement de chauffeurs veulent travailler mais ne peuvent pas », déplore-t-il. « on se retrouve pris en otages comme les étudiants et les travailleurs », poursuit-il. Pour lui pas de doute, les grévistes exagèrent clairement.

Contactée par la RTBF, la direction des TEC-Charleroi affirme qu’elle n’a jamais empêché qui que ce soit de travailler. Elle met plutôt en cause les grévistes eux-mêmes, « les agents qui devaient distribuer les feuilles de service aux chauffeurs non-grévistes ont été bloqués et n’ont pas pu faire leur boulot. »

À Namur, « 70% » des chauffeurs voulaient se mettre au boulot

Même constat à Namur où la CGSP semble employer la même méthode. Miguel Garcia, un autre conducteur, en a témoigné devant les caméras de RTL: « leurs revendications ne sont pas liées à une quelconque difficulté au sein de notre métier. » Miguel pense en effet que les actions de la CGSP visent à faire tomber le gouvernement Michel, ce à quoi il n’adhère pas du tout. À Namur « 70% » des travailleurs veulent se mettre au boulot. »

Hier déjà, ce syndicaliste CSC n’a pas pu exercer son travail. « Chaque jour de grève, on n’est pas payé. On reçoit seulement une indemnisation de 30 euros et on perd nos chèques repas.’

La CGSP seule contre tous?

Bref, la CGSP commence à se mettre tout le monde à dos: les étudiants, les travailleurs et même les employés des entreprises publiques concernées. Quelle que soit la légitimité de son action, le syndicat socialiste fait un bien mauvais calcul: dans le dossier de la SNCB, la CGSP s’isole complètement par apport à son partenaire flamand (l’ACOD) mais aussi vis à vis d’autres syndicats comme la CSC. Et ne parlons même pas de la société civile…

Mais pour Miguel, la volonté de la CGSP est de poursuivre cette grève au finish, il ne se fait pas trop d’illusions là dessus. En fait, il regrette surtout que cette grève soit « plus politique que syndicale. »

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