Des satellites équipés de voiles spatiales pour nettoyer l’orbite terreste : la solution au problème des débris spatiaux ?

Satellites hors d’usage, étages de fusées, débris divers,… L’orbite de notre planète vire lentement au dépotoir, et la multiplication des missions spatiales et des constellations de mini-satellites constituées de milliers d’engins fait craindre le pire. Mais les agences spatiales commencent à prendre en compte ce problème avant qu’il ne devienne incontrôlable. Et, comme pour l’environnement terrestre, si des projets de nettoyage se mettent en place, il faudrait surtout bien vite arrêter le flux de nouvelles pollutions.

C’est l’idée derrière le concept développé par Vestigo Aerospace : plutôt que de mettre au point des camions-poubelles de l’espace, profitons de notre meilleur atout, à savoir l’atmosphère terrestre. Si les satellites y tombaient systématiquement plutôt que de rester bien stables sur leur orbite, ils s’y consumeraient, réduisant ainsi à néant une source de débris et tous les problèmes qui y seraient liés d’un seul coup.

Freiner pour mieux tomber

Et le concept n’a rien de si complexe : l’entreprise, en collaboration avec l’université Purdue Engineering, veut mettre au point une « voile de traîne » dont seraient équipés les futurs satellites, qui freinerait sur commande l’engin spatial pour lui faire perdre de l’altitude. Celle-ci pourrait être commercialisée dès l’année prochaine.

La voile de traînée devrait pouvoir être déployée sur les satellites, qu’ils soient fonctionnels ou non, a déclaré Vestigo lors d’une conférence de presse à Purdue, relate Science.com: « Les voiles de traînée peuvent être déployées sur commande ou par le biais d’une minuterie de secours, offrant ainsi une capacité de désorbitation fiable même si le véhicule hôte est inopérant. »

« La gamme de voiles de traînée Spinnaker répond au besoin croissant d’une capacité de désorbitation fiable en fin de mission pour maintenir la durabilité de l’orbite terrestre basse », a déclaré David Spencer, fondateur et PDG de Vestigo. « Les dragues représentent une approche « préventive » du problème des débris orbitaux qui, s’il n’est pas maîtrisé, pourrait stopper la croissance de l’économie orbitale. »

Un modèle commercial vers 2023

Un premier prototype devait être testé en situation réelle, mais il a été détruit lors du premier vol d’essai de la fusée Alpha de Firefly Aerospace, qui s’est terminé par une explosion peu après le décollage en septembre 2021.

Quoiqu’il en soit, le concept suscite l’enthousiasme : le projet a reçu un financement de démarrage de 375.000 dollars de la part de la société d’investissement Manhattan West, et la NASA a promis un montant similaire dans le cadre de son programme Small Business Innovative Research Phase II-Extended. Avec cette enveloppe de 750.000 dollars, Vestigo Aerospace compte bien passer à la production commerciale dès 2023.

Il faut dire que d’un point de vue commercial il vaut mieux aller vite, car cette technologie a déjà été testée sur l’ISS en 2018. Et la Chine travaille de son côté à ses propres modèles de voiles, avec un premier test mené cette année.

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