Reste calme mais prépare-toi: il pourrait y avoir moins de vin à cause de la météo pourrie

Il n’y a pas que toi qui souffre du temps pourri actuel. Dans le Sud de la France aussi, on se les gèle. Et cela risque d’avoir un impact sur la récolte dans les vignobles. En clair: il risque d’y avoir moins de vin en 2017 ou 2018 à cause de la météo. Noooon!

La France a été touchée par une sacrée vague de froid ces derniers jours. Les températures sont descendues jusqu’à -6° en Bourgogne, à l’Est, ou encore -1° à Bordeaux. Ce ne serait pas gênant si on était fin avril. Ce temps bien pourri donne des cauchemars dans les vignobles: le raisin qui sert pour faire le vin a pris cher et cela laisse craindre une récolte et donc une production dégueulasses. « À ce stade on peut déjà dire que le volume global de la récolte 2017 sera impacté », a fait savoir le Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux. Dur!

Aucune région épargnée

C’est un vrai cauchemar car le gel est arrivé au pire des moments, quelques semaines après un mois de mars chaud. « Si le gel intervient au début du mois d’avril, quand les pousses de vignes commencent à sortir, elles ont le temps de se reformer mais là, fin avril, les rameaux faisaient une vingtaine de centimètres et les grappes étaient formées », a analysé un vigneron pour 20 Minutes.

Pour l’instant, il est difficile d’estimer à quel point la récolte va être impactée. Mais ce qui est sûr, c’est qu‘aucune région viticole en France n’est épargnée: le Languedoc, le Bordelais, le Rhône, la Bourgogne, l’Alsace…, toutes ont dû faire face à des conditions météo horribles ces derniers temps. Et le vin ne sera pas le seul alcool à en pâtir: dans le Sud-Ouest, le vignoble du cognac a pris cher aussi, tout comme celui de la Clairette de Die dans la Drôme.

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Même chose en Belgique, où la météo a été horrible. « Nous serons fixés dans quelques semaines, quand on pourra compter le nombre de grappes que porteront nos vignes, mais on sait déjà qu’on a perdu, dans la meilleure des hypothèses, 50% de notre récolte, dans la pire, 75% », se désole le responsable commercial de la maison wallonne Ruffus, qui produit du champagne, dans l’Écho.

Des solutions très chères et parfois inefficaces

Les vignerons ont tenté de se prémunir au mieux face à la météo pourrie. Mais aucune des méthodes testées n’a semblait être efficace: produits naturels pour protéger les vignes, jet d’eau allumé en continu pour protéger les bourgeons, braseros allumés tous les 10 mètres pour faire remonter les températures (cf photo), éolienne ou survols d’hélicoptères pour brasser l’air… Cela coûte parfois très cher (tous les vignerons ne peuvent pas se l’offrir) pour un résultat loin d’être satisfaisant.

Les premiers chiffres donnés font en tout cas flipper. Dans l’Hérault, il y aurait 20.000 hectares de surface détruites, ce qui pourrait causer la perte d’un million d’hectolitres de vin. Le célèbre vignoble Saint-Emilion aurait subi 50 à 70% de dégâts à cause du gel. Près de 50% de la récolte de la région de Bordeaux pourrait être perdue. Il faudra attendre la fin de cet épisode de gel pour avoir une réelle estimation des pertes toutefois.

Il faut espérer que la météo soit plus clémente dans les semaines à venir pour éviter un scénario catastrophe. En attendant, profite de chaque verre de vin que tu bois, sans en abuser. Et commence peut-être à faire des provisions!

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