Rénovation, fermeture ou installation d’un péage, Bruxelles ne voit pas le bout de ses histoires de tunnels

C’est l’une des questions qui agitent le débat depuis plusieurs jours : quel avenir réserver aux tunnels de Bruxelles ? La dernière solution avancée : installer un péage pour financer la rénovation du tunnel Léopold II. Et pendant ce temps, la galère continue pour circuler dans la capitale.

Si vous avez connu encore plus de difficultés pour atteindre votre lieu de travail en voiture à Bruxelles ces derniers jours, c’est normal. Le tunnel Stéphanie, très fréquenté, est fermé après la découverte de fissures dans le béton et aucune date n’a été confirmée quant à sa réouverture. Les galériens de la route sont donc contraints de bifurquer vers la Gare du Midi, autre axe où la circulation est un calvaire le matin ou aux horaires de sortie de bureau.

Un péage pour Leopold II ?

Un souci qui vient agiter un peu plus le débat sur l’avenir des tunnels dans la capitale. Bruxelles comptent dix-sept tunnels routiers de 100 mètres ou plus, empruntés chaque jour par 65.000 automobilistes. Le meilleur exemple concerne le plus célèbre des tunnels bruxellois, Leopold II, le cauchemar de certains d’entre vous. La dernière solution envisagée par la ville de Bruxelles ne risque pas de vous plaire.

L’idée d’une rénovation du tunnel avec l’aide d’un partenaire privé est envisagée. Sympa ? Pas si sûr : celui-ci pourrait avoir le droit d’installer un péage, comme cela est le cas chez nos voisins français, histoire de rentrer dans ses frais. En clair, vous devrez payer pour passer dans le tunnel Léopold II, dont la rénovation ne fluidifiera pas non plus le trafic comme par magie. Moins sympa.

Un milliard d’euros de rénovation

La semaine passée, l’Atelier de Recherche et d’Action urbaines avait tout simplement réclamé la fermeture de ce tunnel, dont l’argent pour la rénovation serait plus utile pour renforcer l’offre des transports en commun. Rénover l’ensemble des tunnels de la capitale coûterait près d’un milliard d’euros selon les estimations, dont 660 millions rien que pour Léopold II.

Reste la possibilité de fermer les tunnels, mais là aussi il sera difficile pour les politiques de trouver un accord à ce sujet. Selon Le Soir, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort serait plus tenté par cette idée de fermeture, mais aucune communication officielle à ce sujet n’existe. Bref, beaucoup de blabla et de pistes, mais rien de concret et le débat pourrait encore durer plusieurs années avant qu’une solution ne soit trouvée. L’installation d’un péage est l’une des nombreuses solutions avancées et rien n’est arrêté pour l’instant. Enfin, si, peut-être vous dans l’un des tunnels, bloqué dans les bouchons.

Payer pour circuler : un problème pour les poids-lourds

Installer un système de péage pourrait être une source de problème. Il suffit de voir les soucis rencontrés avec l’instauration du péage pour les poids-lourd en Belgique. Près de 600.000 à 800.000 véhicules belges et étrangers de plus de 3,5 tonnes sont concernés, mais un peu moins de 17.000 se sont enregistrés et ont reçu le boîtier OBU nécessaire pour payer alors que la date butoir tombe le 1er avril.

Un souci de concurrence est pointé du doigt : il n’y a que Satellic, gestionnaire de l’infrastructure de péage, qui distribue des propres boitiers. L’UPTR, une fédération de transporteurs a fait passer ce message : non au monopole, attendons que des concurrents arrivent. On imagine sans difficulté le débat qui se lancera si un jour un péage est installé à Bruxelles.

Source : De Standaard, L’Avenir
Plus
Lire plus...