Ce n’est pas une mais deux personnes qui vont remplacer Joëlle Milquet après sa démission: Marie-Martine Schyns sera à la tête l’Enseignement obligatoire et Alda Greoli va reprendre la Culture et de l’enfance. Si pour Benoît Lutgen, le patron du cdH, cette opération ne changera rien au budget, le Groupe d’Étude et de Réforme de la Fonction administrative estime la facture à 602.000 euros. Et ça fait quand même une sacrée différence.
« Cela ne coûtera pas un euro de plus au citoyen, nous diminuerons les coûts moyens pour que le résultat budgétaire soit neutre »: voilà ce qu’a déclaré Benoît Lutgen, le président du cdH, pour balayer les critiques concernant la succession de Joëlle Milquet.
Il faut dire que le choix de diviser en deux l’ancien portefeuille de Milquet pour donner d’un côté l’Enseignement à Marie-Martine Schyns et de l’autre la Culture et l’enfance à Alda Greoli en a fait bondir plus d’un: DéFI et Écolo ont notamment dénoncé le surcoût que cela va engendrer de nommer un ministre en plus. Et ils auraient eu raison.
« Les efforts de la précédente législature sont réduits à néant par le cdH »
Michel Legrand, président du Groupe d’Étude et de Réforme de la Fonction Administrative (Gerfa) monte aussi au créneau ce lundi dans Sudpresse et traite tout simplement Lutgen de menteur.
« Alors que le nombre de ministres et de cabinets atteint déjà un niveau élevé en Communauté française et en Wallonie, le cdH décide de remplacer Milquet par deux nouveaux ministres. Nous allons avoir 14 ministres au lieu de 13, alors que l’austérité est prônée partout. Les efforts de la précédente législature qui permettaient de réduire l’inflation par le biais de la double casquette sont réduits à néant par le cdH », dénonce-t-il, argumentant en faisant un calcul de l’argent que la nomination d’un nouveau ministre va coûter.
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— lavenir.net (@lavenir_net) April 16, 2016
Selon Michel Legrand, la facture sera salée: il l’estime à 602.000 euros. Cette somme inclus le salaire du ministre, les cotisations sociales, la mise à disposition de personnel d’entretien ou encore le fonds de pension. Mais il y a aussi une voiture de fonction, un bureau, et des frais de fonctionnement. Donc ça grimpe très, très vite. Et ça fait donc une sacrée différence avec les 0 euros avancés par Benoît Lutgen…
Impossible à vérifier
Michel Legrand avoue toutefois qu’il sera impossible de vérifier le chiffre qu’il avance. Et ça aussi, c’est quelque chose qu’il dénonce en s’en prenant à Lutgen, mais aussi au PS et au cdH, qui se partagent le gouvernement.
« Benoît Lutgen a facile à dire que l’effet sera neutre, c’est de l’eau bénite de dire cela. Il sera impossible de transférer le coût total de ce ministre supplémentaire par le biais d’une réduction de dépenses de cabinet. De toute manière, PS et cdH ont la mainmise sur les budgets des cabinets, et ce sera impossible à vérifier », accuse-t-il.
Cette accusation est une sacrée pierre lancée dans le jardin du cdH et de son chef Benoît Lutgen. Va-t-il y répondre? Et si ce calcul est exact, comment justifier cette décision de nommer deux nouvelles ministres au lieu d’une et donc l’augmentation du budget que cela engendrerait?
Source: Sudpresse
"Nous diminuerons les budgets des cabinets pour que ce soit neutre et que cela ne coûte pas un euro de plus au citoyen", Benoît #Lutgen
— Le cdH (@lecdh) 16 avril 2016