Remplacer le RER par le VER (vélo)? La chouette initiative qui ne plait pas du tout à Infrabel

« Ce RER, ça n’avance pas! » Au point qu’aujourd’hui, on se demande même s’il verra le jour. On parle ici du tronçon qui relie Ottignies à la capitale. Un tronçon dont l’inauguration est prévue au plus tôt pour… 2024. En attendant, une belle route goudronnée de 16km longe actuellement les travaux, ce qui a donné des idées à plusieurs blogueurs amateurs de vélo. Et bien oui, pourquoi ne pas s’en servir comme ravel? L’initiative est audacieuse, mais elle ne fait pas trop rire Infrabel, qui menace de porter plainte…

Deux initiatives proposaient récemment de réhabiliter le chantier du RER entre Ottignies et Bruxelles pour en faire une véritable piste pour vélos. Le Gracq, l’Association des cyclistes quotidiens, avait d’ailleurs réalisé l’expérience en diffusant une vidéo qui montrait l’état de ces infrastructures inutilisées: une belle route macadamisée de 16km de long, rapide et séparée du trafic.

Leur but était de sensibiliser les autorités publiques et Infrabel pour rendre ce passage sûr pour les vélos et légal, en attendant la fin des travaux. « Il serait dommage que les investissements déjà consentis dans le RER restent inexploités des années durant », peut-on lire entre-autres sur leur site web.

Un autre blogueur avait même donné un nom à ce passage: le VER, soit le Vélo Express Régional. Ça claque non? « Une véritable route goudronnée, lisse, plate, sans aucune côte et sans aucun trafic », réagissait Lionel Dricot, qui lui aussi avait diffusé ses exploits sur Youtube.

1200 euros et des peines de prison de 14 jours

Mais ces deux initiatives n’ont vraiment pas plu à Infrabel. Le gestionnaire de l’infrastructure du réseau des chemins de fer belges a même menacé d’entamer des poursuites pénales contre les deux projets. « Chacun doit savoir que le domaine ferroviaire est inviolable. Ce qui va nous forcer à réagir, c’est l’exemple que cela donne », insiste Frédéric Sacré, porte-parole d’Infrabel, sur le site de la RTBF. On parle ici d’une interdiction réglée par une loi et qui est sanctionnée par des amendes allant jusqu’à 1200 euros et des peines de prison allant jusqu’à 14 jours.

De plus, l’utilisation de ce site est dangereuse et ces deux alternatives au RER sont perçues comme une incitation à en faire usage. Infrabel n’a pour l’instant pas décidé de lancer d’action mais exige le retrait des articles postés à ce sujet tant au blogueur qu’au Gracq.

« Intimidation et atteinte à la liberté d’expression »

Le blogueur Lionel Dricot explique à la RTBF qu’il estime être dans son droit. Pour l’heure, il « refuse de supprimer une information telle que celle-là ». Il rappelle aussi qu’il a pris ses précautions avant de débarquer sur la voie en chantier et il précise que son billet indique que c’est illégal de rouler à cet endroit. « On n’a fait que mettre en lumière une pratique courante. Le but de notre action était symbolique », réagit-il encore.

Du côté du Gracq, on essaye de calmer le jeu. Luc Goffinet, un de ses membres, explique d’ailleurs qu’il demande des travaux d’aménagement légers et n’incite pas à circuler maintenant sur le chantier. La vidéo insérée sur le site du Gracq ne fait qu’illustrer cette demande, a-t-il expliqué à la RTBF.

Bref, les initiatives ont eu au moins le mérite d’exister. De mettre en avant des alternatives à la voiture pour rejoindre la capitale. Mais quand vous vous mettez à dos Infrabel, ça devient difficile. Pour un trajet plus malin et plus propre, il nous faudra donc patienter au moins jusqu’en 2024. Mais leur combat continue…

La vidéo du VER par Lionel Dricot

Source: RTBF
Plus
Lire plus...