Quid de l’affaire Publipart? Voici pourquoi elle fait scandale en Flandre pour le moment

Tu as sans doute entendu parler ce weekend de l’affaire Publipart? C’est un holding semi-public, dont le principal actionnaire est Publilec et qui appartient à 59% à l’intercommunale liégeoise Publifin et à 12% à la ville de Gand. Le dernier exercice comptable a révélé que les 17 membres du conseil d’administration, dont des échevins flamands, ont reçu au total 359.973 euros de « frais de participation », ce qui est trop. Et les conséquences sont grandes. 

Bon, première question, qu’est-ce Publipart? Publipart est un holding semi-public, soit une société qui a pour but de rassembler des associés, ou des actionnaires qui souhaitent avoir une influence sur les sociétés qui sont détenues par celle-ci. Au sein de Publipart, le principal actionnaire est Publilec, qui appartient en fait à 59% à l’intercommunale liégeoise Publifin et 12% de Publilec appartient à la ville de Gand. Publipart a été créée en 2005, suite à la privatisation de la société de transport SPE.

Publipart investit donc des fonds d’action dans des sociétés et elle dispose de participations dans d’autres intercommunales. Elle en détient dans Elia, SN Airholding, Kebekk II. Et ce n’est pas tout. Elle détient aussi des actions Dexia et Fluxys. Parmi, ces quatre actionnaires, il y a Publilec qui représente deux tiers du capital de ce holding et le reste du capital est représenté par Belfius Banque, la Socofe et la holding flamande de l’énergie. Depuis 2005, Publipart a distribué 50 millions d’euros à ses quatre actionnaires.

Le problème ici, c’est que Publilec dispose aussi des mandats lucratifs, alors qu’il existe un décret flamand datant de 2001 qui est censé limiter les rémunérations au sein des intercommunales. Ce même problème a été rencontré dans l’affaire Publifin, son principal actionnaire. Et évidemment, le dernier exercice comptable en date a révélé que les 17 membres du conseil d’administration, dont des échevins flamands, ont reçu au total 359.973 euros de « frais de participation ».

Une fois que le scandale est sorti ce weekend, Daniël Termont et l’échevin des Finances de Gand Christophe Peeters (Open Vld) ont décidé dimanche matin de ne pas accompagner une mission à New York et Boston. Le Premier échevin de Gand, Mathias De Clercq (Open Vld), est quant à lui bien parti avec une cinquantaine de dirigeants d’entreprises.

Tom Balthazar, qui était en tête de liste de la coalition sp.a-Groen pour les prochaines élections communales, a démissionné de son poste d’échevin et a renoncé à figurer sur la liste à cause de cette affaire.

Une sortie de Publilec

Christophe Peeters et Tom Balthazar ont fait une déclaration commune pour leur défense. Selon eux, ils ont toujours respecté la législation, peut-on lire dans Le Vif. « A aucun moment, nous n’avons eu des indications d’investissements dans des activités controversées comme le trafic d’armes », affirment-ils.

Ils ont aussi rappelé que le conseil communal de Gand avait au début de la législature en 2014, démarré des négociations afin de sortir de Publilec. « Il s’agit d’un dossier très important pour la ville », explique Christophe Peeters toujours dans Le Vif. « En 2015, nous avons déjà pu, après des négociations avec d’autres actionnaires, réaliser une recette de 9,9 millions d’euros pour la Ville de Gand. La valeur des parts restantes est estimée à 43,4 millions d’euros. Tom et moi continuons à travailler dur afin d’également récupérer ce montant. Il est inscrit à titre de recettes dans notre budget, pour des investissements dans des écoles, des routes ou des parcs », affirme-t-il.

Tom Balthazar a quant à lui insisté sur le fait qu’il avait consacré beaucoup de temps à la sortie de Publilec. « Il s’agissait notamment de négociations avec les autres actionnaires et administrateurs et de réunions avec des juristes et des conseillers financiers. Le travail n’était donc pas limité à des réunions formelles du conseil d’administration », dit-il.

Il aussi répété que toutes les missions qu’il a effectuées étaient au nom et à la demande de la ville flamande. Pour Tom Balthazar, certains groupes veulent attiser le scandale et l’exploiter pour « des raisons purement politiques », rapporte La Libre Belgique. « Dans une telle atmosphère de scandales et d’accusations, il n’est pas possible de diriger une équipe. Sans confiance, on ne peut convaincre. Sans une autorité incontestée, on ne peut devenir bourgmestre », affirme-t-il.

Et maintenant?

Le bourgmestre de Gand, Daniël Termont (sp.a), a affirmé qu’il regrettait la décision de Balthazar de démissionner de son mandat ainsi que de son poste de tête de liste pour le prochain scrutin communal, mais qu’il respectait sa décision, peut-on lire dans Le Vif. « Il aurait peut-être dû un peu mieux contrôler ce qui se passait derrière (les investissements et les participations de Publipart), mais c’est sans doute la seule chose à lui reprocher », dit-il. Et qui va remplacer Tom Balthazar? Ce sera le président du CPAS de Gand, Ruddy Coddens.

Elke Decruynaere, numéro deux sur la liste du cartel Groen-s.pa, a expliqué au journal La Libre Belgique qu’une réunion allait avoir lieu afin de répondre à toutes les questions encore en suspens. En ce qui concerne, l’alliance entre les deux partis, la décision sera prise après.

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