Comme dans tout travail, les policiers sont soumis à des règles qu’ils ne peuvent pas transgresser sous peine de sanctions. Mais quelles sont les sanctions les plus récurrentes chez nos policiers? Il faut distinguer le nord et le sud du pays où les différences sont assez grandes. Mais également, les sanctions dans le cadre des heures de travail, et hors boulot.
Avec l’arrivée d’une nouvelle loi pour les sanctions des policiers, ceux-ci sont de plus en plus mal à l’aise. Ils dénoncent l’abus de contrôle qu’ils subissent perpétuellement. La conséquence de cette accroissement du contrôle, c’est la peur de la sanction qui se développe chez beaucoup de policiers. Au début du mois de juillet, Jan Jambon (N-VA), le ministre de l’Intérieur avait répondu dans la presse: « Nous formons nos agents de police avec le plus grand soin et nous devons donc leur accorder notre confiance maximale mais quand il y a des excès, comme cela peut arriver dans tout secteur, alors les pommes pourries doivent être retirées du panier. »
Mais quelles sont les sanctions pour lesquelles nos policiers ont été le plus sanctionnés sur l’année 2017?
Sur l’année 2017, 531 sanctions disciplinaires ont été distribuées à des policiers. Sur ces 531 sanctions, 352 sont considérées comme légères et 179 comme des sanctions lourdes, est il indiqué dans le rapport auquel la Dernière Heure a pu avoir accès.
Différences au nord et au sud
Au nord et au sud de la Belgique, le rapport disciplinaire a pointé des différences de comportement. En effet les sanctions les plus « populaires » ne sont pas les mêmes au nord qu’au sud. Même si unanimement, la sanction transgressée qui revient le plus souvent dans le rapport, autant au nord qu’au sud, c’est la consultation de la banque de données. Ça parait bête, mais regarder dans l’ordinateur le passé d’un voisin un peu agaçant, l’adresse du nouveau mec, ou de la nouvelle copine, etc., c’est interdit par la loi. Et pourtant, c’est le genre de trucs qui est hyper courant dans les services de police.
Ensuite, au sud du pays plus particulièrement, la sanction la plus récurrente est le manque du sens de responsabilité. On ne peut malheureusement pas illustrer avec un exemple. Ensuite, viennent le traitement des dossiers judiciaires qui traine un peu, l’abus d’alcool avant de prendre son service, l’oubli, l’abstention, ou le refus de faire les rapports administratifs obligatoires, et ensuite les faux et usage de faux.
En Flandre, ce ne sont pas du tout les mêmes sanctions qui reviennent. Les policiers néerlandophones ont surtout été sanctionnés pour des accueils inadéquats des plaignants/victimes au bureau. L’obligation de prester semble également être un problème au nord du pays, tout comme le manque de réserve que certains oublient comme par exemple sur les réseaux sociaux. En effet, une certaine réserve leur est imposée. Renvoyer des plaignants sans acter leur plainte est aussi un manquement pour lequel les policiers flamands sont sanctionnés.
« Au boulot » et « à la maison »
Si les sanctions que nous venons de lister sont celles liées aux heures de boulot. Il faut savoir que le conseil disciplinaire liste aussi les transgressions commises dans le privé. Et sans surprise, ce sont les infractions de roulage qui sont les plus fréquentes pour l’année 2017. Dans le top 5 on retrouve aussi l’abus d’alcool au volant sans accident. Un délit qui, pour le conseil disciplinaire, nuit gravement à l’état de la police en général.
Différences entre zones
Au autre problème est mis en avant par le rapport interne de police. Toutes les zones ne sanctionnent pas leurs effectifs de la même manière. C’est-à-dire que vous pourriez ne pas être sanctionné pour les mêmes faits à Liège qu’à Bruxelles par exemple. Pour le conseil disciplinaire, qui pointe notamment des disparités réelles entre les grandes et les petites zones, il faut que cela change.