Prise d’otage dans un supermarché en France: trois morts, 16 blessés et l’assaillant, un soldat de l’EI, abattu

Un homme a fait feu sur des CRS en pleine rue ce vendredi matin à Trèbes, dans le sud de la France. Il s’est ensuite retranché dans un supermarché, en prenant en otage un gendarme. Quelques heures plus tard, il a finalement été abattu par les forces spéciales du GIGN à la suite d’un assaut, mais il a entre-temps tué trois personnes.

Une violente prise d’otage s’est déroulée ce vendredi fin de matinée et début d’après-midi dans le sud de la France. Un homme armé (notamment de plusieurs grenades) a pénétré vers 11h15 dans le Super U de Trèbes, près de Carcassonne, et a tiré plusieurs coups de feu à l’intérieur. D’après un témoin sur place, il a crié « Allah Akbar » en entrant dans le supermarché. L’assaillant y est resté retranché pendant plus de trois heures.

Juste avant, l’homme a braqué une voiture un peu plus loin, abattant le passager et blessant grièvement le conducteur. Il s’est ensuite débarrassé du corps en le cachant dans les buissons. C’est ce véhicule qu’il lui a servi à se rendre jusqu’au supermarché.

En route, vers 10h30, il s’en est pris à un groupe de quatre CRS (un corps spécialisé de la police nationale française) qui rentraient d’un jogging à Carcassonne. Alors qu’il était en voiture, il a tiré à 5 reprises, blessant l’un des CRS à l’épaule.

Trois morts, 16 blessés

Vers 14h30, la gendarmerie a donné ordre d’assaut au GIGN, après avoir entendu des coups de feu à travers le GSM d’un gendarme pris en otage à l’intérieur. C’est à ce moment que l’auteur a été abattu par les forces de l’ordre.

Côté victimes, le dernier bilan fait état de trois morts: deux dans le supermarché (dont le boucher) + le passager de la voiture que l’assaillant a braquée juste avant.

Un gendarme héros

Le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, est descendu sur place dans l’après-midi et a donné plus de précisions sur les faits. Il explique que le gendarme à l’intérieur a agi en véritable héros. Il a pris « volontairement » la place d’une dame et était donc le seul otage retenu dans le supermarché. « Le lieutenant colonel avait laissé son téléphone portable ouvert sur la table » poursuit le ministre de l’Intérieur, ce qui a permis aux forces de l’ordre d’entendre les coups de feu et d’intervenir. Pendant l’assaut, il a été gravement blessé par balles, mais il est toujours en vie.

En plus de trois morts, il y a 16 blessés au total, a confirmé le président français, Emmanuel Macron, peu après 18 heures. Parmi les blessés, deux sont dans un état grave, dont le gendarme-otage qui « lutte contre la mort ».

L’auteur: un Marocain de 26 ans « soldat de l’État islamique »

Le ministre de l’Intérieur a également parlé de l’auteur de l’attaque: Redouane Lakdim. Il s’agit d’un ressortissant marocain âgé de 26 ans, que le ministre français qualifie de « petit dealer ». « On ne pouvait pas dire qu’il allait être un radical passant à l’acte », a-t-il expliqué. Redouane Lakdim était, en effet, connu des services de police, pas pour des faits de terrorisme mais plutôt pour des délits mineurs liés aux stupéfiants. Le ministre précise qu’il a agi seul et se revendiquait de Daesh.

Pendant la prise d’otage, il est d’ailleurs entré en contact avec les autorités pour exiger « la libération de Salah Abdeslam », dernier survivant du commando des attentats de Paris.

Un heure après l’assaut, l’État islamique a revendiqué l’attaque via son organe de propagande Amaq. « L’homme qui a mené l’attaque de Trèbes (…) est un soldat de l’État islamique qui a agi en réponse à l’appel de l’organisation à viser les pays membres de la coalition internationale anti-EI », indique ainsi Amaq dans un communiqué relayé dans la presse.

Dans la soirée, le procureur de Paris, François Molins, a souligné, lors d’une conférence de presse, que Redouane Lakdim était fiché S depuis 2014 et était donc radicalisé. Suite à des perquisitions menées fin d’après-midi dans le quartier où vivait l’assaillant, l’un de ses proches a été placé en garde à vue, précise encore le procureur.

Marine Le Pen à la rescousse

Sans surprise, Marine Le Pen a rapidement réagi d’un ton grave via Twitter. Elle a d’abord exprimé son soutien aux familles des victimes avant d’interpeller le gouvernement: « Quand le gouvernement va-t-il comprendre que nous sommes en guerre. »

Elle a ensuite commenté le bref discours d’Emmanuel Macron, qui est actuellement à Bruxelles pour un sommet européen. Elle fustige le président qui est train de vivre le premier attentat de son quinquennat: « Macron réagit à un attentat islamiste commis par un étranger, aux côtés de celle qui a ouvert l’Europe à une vague migratoire sans précédent. Désastreux aveuglement! MLP. »

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