Ce n’est pas la nouvelle grosse vague d’annulations de vols décidée hier qui va améliorer les choses chez Ryanair. Pour le patron de l’aéroport de Charleroi, Jean-Jacques Cloquet, le modèle low cost de la compagnie doit être de toute urgence revu. Sans quoi, la crise durera encore « un an ».
La galère n’est pas finie, loin de là. Après un nouveau raz-de-marée d’annulations de vols annoncé hier, la situation chez Ryanair n’est pas prête de s’améliorer. En tout cas, pas tant que les pilotes auront ce qu’ils demandent: un nouveau contrat de travail plus local et de meilleures conditions de travail. Sans quoi, ils continueront à déserter en masse la compagnie, ce qui ne va rien arranger dans la programmation des vols.
Les mots du boss de l’aéroport de Charleroi, Jean-Jacques Cloquet, ne présagent, en effet, rien de bon. « Je pense que la crise de Ryanair va durer un an », annonce-t-il ce matin sur les ondes de La Première. Du coup, les passagers risquent de se tourner vers d’autres compagnies et certains vols seront inévitablement moins remplis. « On devrait perdre de 50 à 60.000 passagers sur un an en 2017, mais comme nos résultats étaient déjà très bon, cela ira. Pour 2018, ce sera différent », pronostique-t-il déjà.
L'interview > https://t.co/zyyxOGUbgd https://t.co/P0N85FFUGo
— La Première (@lapremiere) 28 septembre 2017
La fin d’un modèle?
Mais il se montre toutefois rassurant pour les voyageurs au départ et à destination de l’un des deux aéroports belges. « À ce niveau-là, il n’y aura pas de répercussions ». Avec 78 % de vols Ryanair à Charleroi, il s’agira plutôt d’un gros manque à gagner pour l’aéroport: « Ce n’est pas catastrophique, mais nous mesurons clairement l’impact. Nous connaissions les risques en nous engageant avec Ryanair, c’est pourquoi nous nous diversifions », ajoute-t-il. De nouveaux partenaires et investisseurs pourraient donc débarquer dans l’entreprise. Et hélas, les commerces de l’aéroport devraient certainement souffrir de la réduction du nombre de passagers.
Toujours selon lui, le business modèle low cost ne tient plus et la compagnie doit accepter de perdre de quelques lingots d’or pour mettre fin à la crise. « O’Leary [ndlr: Michael O’Leary, le patron de Ryanair] est relativement suffisant et touché dans son amour propre. Son leitmotiv était un modèle organisé, efficace et ce n’est plus le cas. Ils devront revoir le modèle: c’est une crise économique, mais aussi une crise d’image », suggère-t-il finalement.
Jean-Jacques Cloquet, patron de l'aéroport de Charleroi, est l'invité de Jeudi en Prime https://t.co/06XoE8uQu8 via @rtbfinfo
— Johanne Montay (@JohanneMontay) 23 mars 2017
18.000 vols de nouveau supprimés
Pour rappel, Ryanair a décidé hier après-midi de supprimer environ 18.000 vols (sur 800.000) entre novembre et fin mars 2018. Toujours à cause d’un problème dans les horaires des pilotes, la compagnie irlandaise est contrainte de faire voler 25 avions de moins que prévu, sur 34 itinéraires. Et 10 avions en moins dès avril, mais sans savoir, pour l’instant, les conséquences sur les passagers. Résultat? Environ 400.000 personnes devraient être touchées. Mais rassure-toi, pour l’instant, aucun vol depuis et vers les aéroports de Charleroi et Zaventem ne sont concernés.
Ces 18.000 vols s’ajoutant aux 2.100 vols déjà supprimés depuis la mi-septembre jusque fin octobre. Lesquels lèseront 315.000 clients. Tu trouveras toute la liste des vols concernés ici.