Poutine aiderait-il Trump à se faire élire? La fuite des WikiLeaks vient directement de Russie

Les experts ont de fortes indications que deux groupes de hackers russes en lien avec le FSB, les services de sécurité russes, sont entrés dans les ordinateurs du parti démocrate. Juste avant que la convention démocrate qui nommera officiellement Hillary Clinton comme candidate à l’élection présidentielle, des e-mails ont été divulgués. Ils révèlent la douloureuse lutte interne avec Bernie Sanders. Ce n’est pas un hasard selon le camp Clinton: « les Russes sont en train de donner un coup de main à Trump. »

Ça ressemble à un complot digne de la Guerre froide: les Russes qui viennent interférer avec l’élection présidentielle américaine pour choisir le candidat le plus « convenable ». Mais il y a de plus en plus de preuves que tout cela ne se fasse pas au hasard. Les tentacules de Vladimir Poutine vont bien jusque de l’autre côté de l’océan Atlantique.

Vendredi, un tas d’e-mails a été divulgué via les WikiLeaks. Près de 20.000 au total. Ils ont été volés à partir des serveurs du DNC (Conseil national démocrate), l’organisme politique américain chargé de diriger le parti démocrate. Ces e-mails sont sortis juste avant le début de la convention démocrate de Philadelphie et montrent comment la DNC a systématiquement contrecarré Bernie Sanders. La fuite a donc été dévoilée pour toucher le DNC et Clinton. Et au final, pour Debbie Wasserman Schulz, la présidente du DNC, il n’y avait rien d’autre à faire que de démissionner.

Donald Trump, le candidat républicain, a immédiatement réagi avec une série de tweets dans lesquels il a répondu aux supporters de Sanders. Il espère attirer une partie de ces supporters dans son camp.

Hier, le camp Clinton a riposté. Robby Mook, le directeur de campagne de Clinton, a littéralement parlé dans This Week sur ABC News des e-mails qui ont été divulgués « par les Russes », selon les experts, en vue d’aider Donald Trump.

Cozy Bear et Fancy Bear surfent à l’aise sur les serveurs américains

Une accusation particulièrement lourde. Mais selon une étude que le journal The New York Time a effectué, il semblerait que ce soit vrai. Derrière l’attaque du DNC, il y aurait deux agences russes qui ont déjà effectué d’autres attaques sur la Maison Blanche, le département d’État des États-Unis et le Pentagone. Les métadonnées montrent que les infos sur les Wikileaks sont passées via des ordinateurs russes.

Le groupe « Cozy Bear » ou aussi appelé « APT 28 » est en train de fouiner dans les serveurs depuis plus d’un an. Ce groupe est connu de la CIA comme étant un groupe de hackers de FSB. Un autre groupe, « Fancy Bear », ou « APT 29 », est entré dans le système en avril. Ce groupe dépend du GRU, les renseignements militaires russes.

Les deux groupes faisaient tout pour ne laisser aucune trace mais au final, le code d’un malware qui était dans les serveurs du DNC a été craqué et il est apparu que les Russes étaient derrière tout ça.

C’est clair que les Russes voulaient donner un avantage à Trump dans la course à la Maison Blanche. Dans le passé, Trump a plusieurs fois exprimé son admiration pour Poutine. Il le considère comme étant « plus un leader que le président Obama ». Mais le plus grave, c’est que le candidat républicain remet en question la solidarité au sein de l’OTAN, et ne veut plus soutenir inconditionnellement les pays de l’OTAN. Jamais un candidat à la présidence américaine avait remis en cause l’alliance occidentale.

Et il y a les liens entre Paul Manafort, le directeur de campagne de Trump et les Russes. Manafort a travaillé ces dernières années via son bureau de lobbying pour Viktor Ianoukovytch, le président pro-russe corrompu d’Ukraine, qui a finalement dû fuir en Russie.

epa
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