Contrairement à Microsoft, Google et Facebook qui ont tous opté pour une politique hybride concernant la présence de leurs employés au bureau, Apple est la seule grande entreprise technologique à désapprouver le télétravail. Comment l’expliquer ?
La majorité des entreprises qui pouvaient se le permettre ont opté pour le télétravail durant les grands pics du coronavirus. L’objectif était évidemment d’éviter que leurs employés ne soient contaminés sur leur lieu de travail. Cette longue période de travail à distance a évidemment chamboulé les habitudes des travailleurs, mais elle a également fait évoluer les politiques des entreprises concernant la présence obligatoire des employés dans leurs bureaux.
De grandes entreprises telles que Microsoft, Google et Facebook ont en effet opté pour une politique hybride très libre, autorisant leurs employés à venir au bureau ou à rester chez eux s’ils le souhaitent. Une politique qui se poursuivra pour beaucoup même après le coronavirus.
Apple, l’exception
Contrairement aux autres GAFAM, Apple pousse ses employés à retourner au bureau dès que la situation le permettra. À compter du mois de septembre, les employés de la firme de Cupertino seront en effet obligés de retourner au bureau au moins trois jours par semaine – contre deux pour les autres GAFAM – , et ce, malgré les plaintes de ses équipes.
Apple s’est en effet montré beaucoup moins conciliant vis-à-vis du télétravail que Microsoft, Google ou encore Facebook. « Nous pensons que la collaboration en personne est essentielle à notre culture et à notre avenir », avait déclaré en juin dernier Deirdre O’Brien, vice-présidente principale de la vente au détail et des personnes, dans un enregistrement vidéo visionné par The Verge.
Abandonner le navire
Le manque de flexibilité d’Apple est pointé du doigt par de nombreux employés de la firme américaine. Plusieurs centaines d’entre eux ont pourtant adressé plusieurs lettres aux responsables de l’entreprise pour trouver une solution qui arrangerait tout le monde. Des sollicitations restées sans nouvelle, Apple se montrerait particulièrement inflexible concernant les demandes de ses employés pour privilégier le télétravail sur le long terme.
La situation est tellement tendue entre Apple et ses employés que plusieurs d’entre eux ont décidé de quitter l’entreprise ou prévoiraient de le faire, en raison de son manque de flexibilité.
Certains ont également indiqué qu’ils réfléchissaient sérieusement à faire appel à un avocat pour mener une éventuelle action en justice contre leur employeur.
La phobie des fuites
La réticence d’Apple vis-à-vis du télétravail peut s’expliquer par le fait que l’entreprise tente par tous les moyens d’éviter les fuites concernant les produits non commercialisés et ses projets en cours de développement. Il est en effet plus compliqué pour l’entreprise de surveiller ses employés lorsqu’ils travaillent de chez eux.
Apple est connu pour avoir une politique interne très stricte concernant les projets en cours. Dans ses bureaux, la firme de Cupertino a en effet mis en place plusieurs systèmes de sécurité pour éviter les fuites. Apple fait d’ailleurs signer des contrats de confidentialité très contraignants à ses employés pour s’assurer qu’ils ne divulgueront aucune information sur les produits non officialisés.
Le positionnement d’Apple et son inflexibilité vis-à-vis du télétravail malgré les plaintes de ses employés pourraient pourtant lui couter cher. Cela pourrait en effet ternir son image d’entreprise soucieuse du bienêtre de ses travailleurs. En l’état actuel, il y a fort à parier qu’Apple force ses employés à revenir à 100% au bureau, une fois que la pandémie passée. Le nombre d’employés à abandonner le navire pourrait donc augmenter dans les mois à venir.
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