Plus jamais de grève générale sur le rail? Syndicats et direction ne s’en sortent pas et le dossier retourne au gouvernement

Un des dossiers politiques les plus chauds du printemps est le service minimum. Aussi bien les libéraux que la N-VA insistent depuis des années sur le fait que les transports publics doivent être garantis même pendant les grèves. Mais les syndicats du rail et la direction de la SNCB ne parviennent pas à trouver un accord. Le dossier est à nouveau sur la table du gouvernement, qui est lui-même divisé.  

Chuchoter « service minimum » à l’oreille de membres éminents du gouvernement et vous obtiendrez une flopée de réactions éloquentes. Le dossier constitue un symbole fort pour la coalition, en particulier pour son aile droite. Il permettrait d’enfin brider le pouvoir des syndicats de paralyser tout le traffic ferroviaire. Il est tout aussi important pour le CD&V qui fait de son mieux pour éviter un conflit ouvert avec les syndicats.

Un petit mot substantiel a encore été dit à ce sujet au cours des négociations gouvernementales. Mais en fin de compte, le principe est passé dans l’accord gouvernemental.

En théorie, personne ne peut être contre. Car l’idée d’offrir un service minimum pour les transports publics n’est pas étrangère à ce monde: plusieurs pays disposent d’un tel filet de sécurité. De facto, un paquet de gens qui travaillent, dont nombreux sont socialement vulnérables, se retrouvent victimes d’une grève qui paralyse tous les transports publics. Mais en pratique, les syndicats voient les mesures comme une attaque pure et simple d’un de leurs moyens de pression. Ils n’ont pas tort, car comme on l’a dit, c’est un trophée pour l’aile droite du gouvernement.

Et c’est là que commence la misère: le CD&V veut à tous prix éviter la confrontation avec les syndicats. Et la symbolique du dossier est si grande qu’autoriser un service minimum vraiment audacieux (qui obligerait environ la moitié du personnel de la SNCB à continuer à travailler malgré la grève) est particulièrement sensible.

Syndicats et patrons de la SNCB ne s’en sortent pas

Le fait que la direction de la SNCB et les syndicats n’y arrivent pas eux-mêmes est révélateur. Car c’était l’idée de la ministre de la Mobilité Jacqueline Galant (MR): laisser les détails techniques se régler au sein de la SNCB. Il y a eu des négociations et des analyses techniques ont été faites. « La direction a fait une proposition à ce sujet, que les syndicats ont rejetée. Nous avons informé le ministre de l’échec. Pour nous l’affaire est close », a annoncé sèchement Cornu lors d’une conférence de presse qui réunissait notamment les journaux De Tijd et De Standaard.

Le dossier est donc à nouveau sur la table du gouvernement. Et le timing n’est pas pratique. La N-VA se tient prête à la Chambre avec sa propre proposition, tandis que l’Open Vld avec Egbert Lachaert est aussi très actif sur le dossier. Le parlement se prépare également à agir. Mais quoiqu’il en soit, Galant n’a pas facile avec les syndicats du cheminot, un nouveau conflit la ramène à une politique de confrontation avec les syndicats. Attendons de voir maintenant comment le gouvernement gère ce dossier.

EPA
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