Plus cher, plus de manoeuvres et plus d’échecs… Voilà ce qui t’attend cet été avec le nouveau permis de conduire

À partir du 1er juillet, un tout nouveau permis de conduire débarquera en Wallonie. Après le théorique, c’est au tour du pratique de faire peau neuve. Nouvelle filière, test de perception des risques, manoeuvres supplémentaires sur la voie publique… Mais aussi plus d’argent à débourser pour le passer et probablement plus d’échecs. On fait le point sur toutes les nouveautés décidées et en cours de décision.

Après l’examen théorique, le permis de conduire pratique va, lui aussi, subir un gros lifting, et ce dès le 1er juillet 2018. On t’en parlait déjà il y a quelques mois, le plus gros changement sera l’obligation de passer, entre le théorique et le pratique, une mise en situation. Ce « test de perception des risques » se déroulera sur ordinateur, devant des vidéos didactiques, et consistera en une série de questions-réponses (à choix multiples) pour tester tes réflexes en situation réelle. Mais ce ne sera pas la seule nouveauté.

Les modalités mêmes du permis vont évoluer, selon la Dernière Heure qui a pu consulter le projet de réforme du ministre wallon de la Mobilité Carlo Di Antonio (cdH). Texte qui sera d’ailleurs soumis ce jeudi au gouvernement.

Créneau entre DEUX voitures

À quoi devras-tu t’attendre? À plus de manoeuvres sur la voie publique. Si le texte passe, tu devras effectuer un stationnement en marche arrière entre deux véhicules garés à gauche ou à droite parallèle à la voirie, plutôt que le créneau que tu devais jusqu’ici faire derrière une seule voiture. L’espace sera donc plus court.

Autre changement voulu par le texte: tu devras réaliser l’une de ces 4 manœuvres, tirée au sort: un demi-tour dans une rue étroite, une marche arrière en ligne droite, un stationnement avant dans un emplacement perpendiculaire à la voirie avec sortie en marche arrière, ou un stationnement arrière dans un emplacement perpendiculaire à la voirie avec sortie en marche avant.

Pour un prix plus élevé: 66 à 126 euros

Les points pour lesquels il y a déjà un accord au sein du gouvernement, et qui seront donc d’application cet été, sont le test de perception des risques, l’obligation pour les guides en filière libre de se soumettre à un rendez-vous pédagogique (sorte de formation qui durera trois heures), la possibilité de conduire seul en filière libre (après obtention d’un « certificat d’aptitude »), et enfin l’ouverture d’une nouvelle filière « auto-école rapide » pour ceux qui ont besoin du permis en urgence pour décrocher un emploi.

Par ailleurs, certains point doivent encore être discutés avec le MR, partenaire de coalition du cdH au gouvernement wallon. C’est le cas des modalités du test de perception des risques (à partir de combien de mauvaises réponses l’échec sera décrété, etc.) et de sa durée de validité (qui devrait prendre fin au moment de l’expiration du permis théorique), des mesures en cas de triche et d’échecs successifs. Mais aussi et surtout du prix du permis pratique. Car pour passer ce test de perception des risques, tu devras débourser 15 euros. Faisons les comptes: 15 euros (pour l’examen théorique), 15 euros (pour le test de perception des risques) et 36 euros (pour l’examen pratique), ce qui fait un total de 66 euros au lieu de 51 euros actuellement.

Et encore, si tu décides de suivre la conduite sans guide en filière libre, tu dois encore débourser 60 euros pour obtenir ton certificat d’aptitude t’autorisant à prendre le volant seul. Ce qui porte l’ardoise à 126 euros, ce n’est pas rien.

« On ne sait pas vers quoi on va »

Mais comme avec le nouvel examen théorique – où le taux de réussite a chuté de 34 à 20 % – ce sera certainement une pluie d’échecs à la sortie du futur examen pratique. « Le taux d’échec risque d’augmenter durant les premières semaines après la réforme”, reconnaît d’ailleurs Belinda Demattia, porte-parole de l’Agence wallonne de la sécurité routière (AWSR), dans une interview au quotidien. « Ce n’est pas tellement que l’examen sera foncièrement plus difficile. Mais il sera mieux encadré. Seulement, lorsqu’un changement intervient dans l’examen, il y a toujours un temps d’adaptation, de nouvelles choses à tester. Et le taux d’échec augmente », poursuit-elle.

Même son de cloche du côté des auto-écoles qui feront passer ces permis. « On ne sait pas vers quoi on va. Nous sommes vraiment dans l’incertitude”, déplore Emmanuel Barattucci, administrateur de Bara, la plus grande auto-école de Wallonie.“Effectivement, on s’attend à une baisse du taux de réussite dans les premiers mois. Mais l’examen final sera plus complet. Il ne s’agit plus de tester, comme auparavant, uniquement la maîtrise du conducteur et la manière dont il s’insère dans la circulation. Désormais, le comportement du conducteur sera étudié. Est-il trop agressif, impulsif etc.? Mais aussi son degré d’autonomie, sa capacité à aller d’un point A à un point B », précise une source proche du dossier interrogée par la DH.

Ce sera donc le grand saut vers l’inconnu, en tout cas dans les premiers mois.

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