Pétition contre la réforme des bourses d’étude: voilà pourquoi les étudiants sont en colère contre Marcourt (PS)

Depuis le 21 septembre dernier, la réforme des bourses d’étude du ministre de l’Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt (PS), fait des dégâts parmi les étudiants. Le but de cette réforme était d’éviter les cas de fraudes. Mais du coup, « des centaines d’étudiants » se retrouvent sur le carreau et certains pourraient devoir arrêter leur cursus. C’en est trop pour l’Union des étudiants de la Communauté française (Unécof) qui lance une pétition.

Tout a commencé avec cette polémique lancée par Sudpresse ce vendredi matin: certains étudiants se sont vu refuser une allocation d’études parce que les revenus de leur famille étaient trop faibles.

Parce que s’il est normal de ne pas octroyer de bourse aux familles qui ne sont pas dans le besoin (revenu maximum imposable), la Fédération Wallonie-Bruxelles a aussi remarqué des cas de fraudes vers le bas.

Revenu trop bas? Sans doute du travail au noir alors

« On considère qu’il n’est pas possible de vivre avec moins de 5.650 euros à deux et qu’il s’agit donc d’une fraude », expliquait le porte-parole de Jean-Claude Marcourt, dans Sudpresse.

En gros, le ministre socialiste estime qu’en-deçà de ce montant, on soupçonne les familles de travailler au noir. « Si la personne gagne 300 euros par mois et qu’elle n’a sollicité aucune aide auprès du CPAS, il peut y avoir suspicion », admet le ministre qui évoque de nombreuses fraudes par le passé.

Curieuse façon de lutter contre le travail au noir puisque cette réforme conduit à exclure « des centaines d’étudiants » du système, alors que eux sont vraiment dans le besoin, fustige l’Unécof. En plus, « ces nouvelles exclusions s’inscrivent dans un contexte où la précarité étudiante explose », dénonce l’Union des étudiants de la Communauté française.

Mais que contient cette réforme précisément? Deux points importants: la globalisation des revenus d’abord, qui calcule désormais l’ensemble des ressources du ménage au sein duquel vit l’étudiant. Soit les revenus nets imposables, de remplacement (chômage, RIS…), de rentes alimentaires, ou issus d’une organisation internationale exonérés d’impôts. Ensuite, la « financiabilité » des étudiants, soit les critères qui permettent de donner ou non une bourse à un étudiant.

EPA

Si ton frère travaille et vit toujours avec toi, fais gaffe!

Du coup, l’Unécof a lancé une pétition qui vise à modifier la réforme. Car de un, « la globalisation des revenus du ménage risque de priver d’allocation d’études les étudiants se trouvant dans des situations particulières ». Un exemple? Si la sœur ou le frère de l’étudiant travaille et vit toujours sous le toit familial, ses revenus seront pris en compte.

De deux, l’Unécof veut changer les critères de « financiablilité ». Puisque certaines situations mènent selon eux à ce que par exemple « un étudiant bisseur pourra ne plus être finançable alors qu’un étudiant trisseur reste finançable ». Une situation illogique qu’induit la réforme.

Sudpresse évoque aussi un cas particulier d’une étudiante de l’UCL susceptible de devoir renoncer à la session de janvier en cas de minerval impayé. Et elle ne serait pas la seule dans ce cas selon le quotidien.

Les étudiants sont soutenus par le secteur académique et les syndicats qui s’inquiètent des conséquences d’une telle mesure qualifiée « d’hyper-discriminante »: « C’est une véritable catastrophe pour les étudiants en situation de précarité ».

Voici la réaction de la présidente de l’Unécof

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