L’épouse de François Fillon a été mise en examen mardi soir par les juges d’instruction pour « complicité et recel de détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux et recel d’escroquerie aggravée. » Mais qu’est-ce qui se cache exactement sous cette triple mise en examen?
Penelope Fillon a été entendue mardi par les juges d’instruction. Et après François Fillon et son ancien suppléant à l’Assemblée, Marc Joulaud, c’est maintenant elle qui est mise en examen pour « complicité et recel de détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux et recel d’escroquerie aggravée. » Mais que lui reproche-t-on exactement sous cette longue série de mots juridiques?
La partie « complicité et recel de détournement de fonds publics » concerne le boulot de Penelope Fillon comme assistante parlementaire. La femme de François Fillon a été employée de 1986 à 2013, avec des interruptions, comme son assistante parlementaire et celle de son suppléant, Marc Joulaud. Les juges remettent en cause son boulot d’assistance parlementaire qui est plutôt flou. « Je lui préparais des fiches » et « il m’arrivait de le représenter » dans des manifestations aurait expliqué madame Fillon selon des informations du Monde.
Conseiller littéraire?
Entretemps elle a également été employée comme « conseiller littéraire » pour la Revue des deux mondes. Des soupçons pèsent également sur son boulot à la revue, c’est ce qui concerne la partie « recel d’abus de biens sociaux ». La revue appartient à un ami de la famille, Marc Ladreit de Lacharrière. Michel Crépu, qui dirigeait la revue quand Penelope Fillon y travaillait a expliqué qu’elle avait « bien signé deux ou peut-être trois notes de lecture mais à aucun moment (…) je n’ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire ». Madame Fillon aurait perçu 3.900 euros nets mensuels pour ce travail.
14 heures à la Revue ou un temps plein?
Pour la partie recel d’escroquerie, Penelope Fillon est soupçonnée d’avoir minimisé le nombre d’heures prestées à la revue. La loi permet de cumuler deux emplois mais il ne faut pas dépasser les 180 heures fixées par le règlement interne de l’Assemblée nationale. Comme assistante parlementaire, madame Fillon travaillait donc 151,67 heures légalement. Ce qui lui laissait un créneau de quelques heures par mois. Elle a donc déclaré travailler 14 heures à la revue. Mais lors de ses auditions devant la police, elle a expliqué que Marc Ladreit de La Charrière lui avait proposé un emploi à « temps plein ». Selon le JDD, plusieurs brouillons de contrats auraient été retrouvés lors de la perquisition du domicile des Fillon. L’un stipulant qu’elle travaillerait 14 heures, l’autre 20 heures et le troisième 30 heures. Des brouillons afin de déterminer l’horaire qui l’arrangeait le mieux?