Où est la limite? Pour Charlie Hebdo, les victimes du tremblement de terre en Italie sont des pâtes

Charlie Hebdo fait encore parler de lui avec une caricature choc. Cette fois, le journal satirique a croqué les victimes du tremblement de terre qui a détruit la ville italienne Amatrice. Et ça énerve beaucoup de gens.

Un homme la tête en sang qui devient des « penne sauce tomate », une femme blessée qualifiée de « penne gratinées » et des victimes ensevelies associées à des « lasagnes », tel est le dessin de Felix pour le journal satirique Charlie Hebdo.

Cette représentation très caustique du tremblement de terre qui a détruit la ville d’Amatrice, en Italie, est loin de plaire à tout le monde. Le « séisme à l’italienne », comme le surnomme la caricature, a fait 294 morts et des dizaines de blessés. Sur les réseaux sociaux, on s’indigne que les victimes de ce drame soit croquées comme des pâtes.

La caricature de Félix joue sur les mots. C’est de la ville d’Amatrice que vient la sauce « all’amatriciana. » Et comme l’Italie, c’est le pays de pâtes… Bref.

Sergio Pirozzi, le maire d’Amatrice, est outré par le dessin de Charlie Hebdo. « Comment diable pouvez-vous vous moquer de ces morts? » Pietro Grasso, le président du Sénat, s’est dit pour la « liberté de la satire, de l’ironie » mais il a ajouté: « Je peux dire aussi que j’ai la liberté de dire que tout cela est dégoûtant ». Les journaux La Stampa et Corrière de la Serra ont également partagé cette indignation.

Liberté d’expression

Comme à chaque publication d’une caricature outrancière de Charlie Hebdo, le débat sur la liberté d’expression refait surface. Certains déclarent qu’au moment d’attaquer la religion musulmane, tout le monde était Charlie, mais que maintenant, ça a vite changé.

L’ambassade de France à Rome a carrément lâché un communiqué : »Les opinions exprimées par les journalistes sont libres. (…) Le dessin de Charlie Hebdo ne représente en rien la position de la France ».

En janvier 2015, Charlie Hebdo avait été la cible d’une fusillade après la publication d’une une représentant le prophète Mahomet. Cette attentat avait déclenché des soutiens en masse, notamment sous le hashtag #JeSuisCharlie.

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