« On a voulu descendre un homme »: les 5 déclarations fortes de l’interview vérité d’Yvan Mayeur

À l’occasion de la sortie de son livre: « Yvan Mayeur, Citoyen de Bruxelles », l’ex-bourgmestre a accordé un long entretien à l’Echo. On sent un Yvan Mayeur revanchard qui tient à « défendre (s)on honneur ». Voici ce qu’on en a retenu.

30 juin 2017. Yvan Mayeur démissionne pour anticiper son exclusion du PS. Celui qui reconnaissait à l’époque avoir « probablement commis des erreurs » vient de vivre des mois difficiles. Bourgmestre déchu, homme touché, honneur sali… le Bruxellois est amer. Il veut aujourd’hui défendre son action au niveau social, une action qui a duré plus de 20 ans. Du CPAS de Bruxelles au Samusocial.

C’est pourquoi il décide de publier un livre: « Yvan Mayeur, Citoyen de Bruxelles ». Yvan Mayeur ne veut pas s’y poser en victime, mais il entend être réhabilité pour ses actes. C’est ce qui transpire aussi de toute l’interview qu’il a accordée à l’Echo. L’homme, politiquement mort, aimerait qu’on le comprenne mieux.

Sur ses rémunérations?

L’homme s’explique: « Sur toute la durée du mon travail au Samusocial, j’ai touché 100.000 euros brut. Sur 20 ans, 100.000 euros. Ça fait 5.000 euros par an. Brut. De quoi parle-t-on? Et ce n’est ni de l’argent public ni des dons (…). C’est le budget propre du Samusocial. »

N’aurait-il pas dû envisager le bénévolat? « Je ne suis pas d’accord avec ça. Apporter une réponse structurée à l’extrême-pauvreté, (…) c’est un choix professionnel que nous avons fait parce que nous sommes des professionnels de l’action sociale. » Il insiste plus loin dans l’interview: « Quand on veut des professionnels à la tête d’une structure, on les paie. »

Mais ce n’était pourtant pas sa seule rémunération: « Cette question-là pour moi est légitime. Mais elle se pose alors pour l’ensemble de la classe politique. Comment peut-on admettre que quelqu’un soit à la fois député, bourgmestre et avocat? »

Sur ses mandats (bourgmestre, Vivaqua, Samusocial)?

Yvan Mayeur reconnait qu’il occupait trop de mandats rémunérés: « Oui. C’était une erreur: j’aurais dû quitter le Samusocial quand je suis devenu bourgmestre. J’ai annoncé que je voulais quitter, mais personne n’a voulu prendre ma place à la tête du Samusocial (…). Mais c’est difficile de trouver des gens qui veulent s’engager dans cette voie. »

Sur sa personnalité?

« Arrogant? Mais c’est tout ce nouveau langage qui consiste à disqualifier et à rabaisser les autres. Arrogant, c’est cela. Arrogant, c’est être méprisant or je n’ai jamais méprisé personne de toute ma vie. Ce n’est pas ma personnalité. »

Yvan Mayeur est en tout cas connu pour être cassant : « Allez, je serais le seul politicien à être cassant? C’est une blague? Quand on se bat pour ses convictions et quand on connaît ses dossiers, on est cassant? (…). C’est ma personnalité. Mais il y a quantité de gens comme cela. Ce n’est pas ça la question. »

Sur son lynchage politico-médiatique?

« Oui, c’est une roue, une lessiveuse. On ne sait pas en sortir, c’est impossible. Avec les médias audiovisuels et digitaux, pour un homme seul (…), c’est impossible de se défendre. Tous les jours, il y a des infos fausses, des inventions dans la presse. C’est impossible d’y répondre. »

Donc l’ex-bourgmestre est parti: « Je suis parti en montagne quelques jours, coupé de tout. C’est la seule option pour survivre. Mais bon, on a écrit que j’étais dans mon chalet à la montagne. Or je n’ai pas de chalet à Chamonix, je n’ai pas les moyens de m’offrir cela. C’est incroyable et c’était en « Une » d’un soi-disant journal. Tout ceci est faux! C’est du matraquage. C’est la volonté délibérée de tuer un homme. On a voulu descendre un homme. »

Sur son futur?

Yvan Mayeur ne se voit plus faire de politique: « Je suis socialiste, je ne vais pas m’associer à un autre parti. La politique dans ce sens-là, c’est fini. En revanche, je veux continuer à servir en matière sociale les citoyens, en vision de la ville, urbaine. »

Actuellement, « je travaille sur quelques missions, heureusement. Mais ça ne représente pas ce que j’avais avant en termes de charge.

Facebook/Pascale Peraita
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