Ok, le skate est reconnu comme un sport olympique. Mais les skaters, ils en pensent quoi?

Ça y est, le skate est devenu une discipline olympique: il sera inscrit parmi les sports en compétition aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Pour certains skaters, « c’est vraiment craignos » car la planche, « ce n’est pas du sport. » Pour d’autres, c’est une superbe occasion. Du coup, des fédérations de skate ont commencé à se battre pour pouvoir superviser la chose. Et bien sûr, il est question de drogue, de test et de fumettes.

Le skateboard, discipline olympique? Ça paraissait impensable il y a quelques années tant ce loisir était associé à un esprit casse-gueule et rebelle, voir destiné aux mauvais garçons qui fumaient des pétards au skate-park. Mais tout cela a bien changé.

En 2020, 80 skaters – 40 hommes et 40 femmes – s’affronteront à Tokyo pour décider qui est le meilleur au monde à glisser sur une planche à roulette. Car, après des mois de discussions, le skate a été reconnu ce 3 août 2016 comme un sport olympique par l’IOC, le Comité olympique international.

« Le skate n’est pas un sport »

Si la plupart ont été heureux d’apprendre la nouvelle, certains skaters ont un peu tiré la gueule. Comme on peut le lire sur cette pétition, pour beaucoup de pratiquants, « le skate n’est pas un sport. Nous ne voulons pas que le skateboarding soit exploité et transformé en discipline olympique, » écrivent-ils.

Pour le skateur londonien Lucien Clarke, ça serait carrément « horrible. » En 2015, il disait que « pour être honnête, ça serait vraiment craignos. » Comme l’écrit le journaliste Sean Mortimer sur The Ride Channel, un site qui analyse la culture skate, le monde du skateboard est fier d’être mal organisé et de traîner cette réputation de mauvais genre. Que cette activité soit considérée comme du sport, cela va à l’encontre de sa philosophie.

Par contre, plusieurs autres grands noms du skate, Tony Hawk en tête, sont très emballés par les Jeux Olympiques. Et le Comité organisateur des Jeux y voit un excellent moyen d’attirer une audience plus jeune. Toutefois, pour les fédérations de skate… c’est l’occasion de se prendre la tête.

Petites querelles entre fédérations

Trois fédérations de skate se sont battues pour que le skate soit intégré aux JO: la Federation Internationale Roller Sports (FIRS), la World Skateboarding Federation (WSF) et l’International Skateboarding Federation (ISF). Mais chacune voulait être LA fédération à chapeauter la compétition olympique.

Le WSF a alors accusé l’ISF d’avoir fait de mauvais contrôles anti-drogue afin que ses membres puissent entrer dans la compèt. Facile. Les skaters ont la réputation d’être de bons fêtards et de bien aimer se défoncer – sur une planche autant qu’en fumant. C’est même une blague récurrente sur les réseaux sociaux: « combien d’entre eux vont passer le test d’urine? » Et on ne parle pas de produits dopants, bien entendu…

À droite: « Le skateboard est aux JO maintenant. Mais s’ils organisent des tests anti-drogue, il n’y aura aucun skater en compétition. »

Finalement, IOC a jugé ces allégations infondées. Et pour mettre un terme à la querelle, le Comité olympique a finalement proposé qu’une commission soit formée avec des membres des trois fédérations. Rendez-vous en 2020.

Source: Olympics, The Ride Channel, The Petition Site
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