Non, ce n’est pas parce que Miley Cyrus est bisexuelle que son mariage avec Liam Hemsworth est terminé

La rupture de Liam et Miley nous a donné son lot de réactions. Dernière en date: certains accuseraient la sexualité de Miley Cyrus d’être la raison de la rupture. Un bon vieux cliché qui se retrouve (à nouveau) sur le devant de la scène.

Il fallait s’y attendre. Dans l’échauffourée causée par la rupture entre Liam Hemsworth et Miley Cyrus, qui sortirait aujourd’hui avec l’influenceuse Kaitlynn Carter, un bon vieux cliché sur la bisexualité (ou plutôt la pansexualité, telle que Miley se définit) est ressorti.

Il en existe beaucoup. Entre le classique « c’est juste une phase » et « les bis sont d’office chauds pour faire un plan à trois », on a ici droit à « les personnes bisexuelles ne sont pas fiables ».

« Les bis sont gloutons et jamais satisfaits »

C’est un utilisateur du nom de Tigerbob, qui se fait appeler le « destructeur de Social Justice Warrior » qui a balancé sa punchline sur Twitter: « #MileyCyrus qui rompt et trompe Liam avec une femme confirme que tu ne devrais jamais avoir une relation avec une personne bi. Ce n’est pas offensant, juste vrai. Les bis sont gloutons et jamais satisfaits ».

On passera sur le fait que, même si on n’en a en réalité pas grand-chose à faire, les rumeurs pencheraient plutôt vers une tromperie de la part de Liam. Très rapidement, une proche de Miley Cyrus et chanteuse américaine, Halsey, a repris TigerBob.

En citant son tweet, elle a ainsi répondu: « Hey tigerbob. Cela ne me surprend pas que tu dises cela et ta page te dévoile aussi en train de geindre sur Brie Larson! Arrête d’avoir peur de femmes qui ne sont pas effrayées à l’idée de faire ce qui leur plait et pas ce que les autres souhaitent 🙂 »

Un cliché qui a la peau dure

Un épisode qui sera sans doute rapidement oublié dans le feuilleton des relations de star, mais qui est symptomatique des clichés dont on parlait plus tôt. Déjà, passons sur le fait que Miley Cyrus se définit comme pansexuelle, une nuance avec la bisexualité. Si les deux orientations ont en commun l’attirance envers plus d’un genre, la bisexualité pointe l’attirance envers les hommes et les femmes, quand la pansexualité désigne une attirance envers une personne avant un genre précis.

Ensuite, attardons-nous sur le cliché qui est mis en exergue dans le tweet initial du fameux tigerbob. D’après les statistiques, le bisexuels ont en effet plus de mal à être en couple que les hétérosexuels, comme l’a révélé une étude de l’Ined (Institut National d’Etudes Démographiques) menée en 2016.

42% des femmes bies en France sont célibataires, contre 27% de femmes hétérosexuelles. Pour les hommes, 70% de bis sont célibataires contre 25% d’hétérosexuels. Déjà, on va se mettre d’accord: pour pouvoir tromper quelqu’un, il faut déjà être en couple.

On ne sait pas pourquoi il y a moins de bisexuels en couple. Il existe effectivement, d’après Têtu, une plus grande difficulté à être en couple quand on est bisexuel. Plusieurs études se sont par contre penchées sur la vision de la monogamie chez les personnes bies. Si effectivement, elles montrent qu’il y a une plus grande propension à s’éloigner de la monogamie chez les gens qui s’identifient comme étant bisexuelles, l’infidélité n’a jamais été considérée comme une variable haute.

En d’autres termes: une personne bisexuelle aura effectivement tendance à trouver une relation monogame comme étant plus restrictive. Mais cela veut juste dire qu’elle va aller rechercher un couple libre (ou chacun peut coucher avec d’autres personnes) ou une relation polyamoureuse (comme le nom l’indique, être amoureu.x.se de plusieurs personnes à la fois), plutôt qu’une relation strictement monogame.

Pas la majorité

Comme l’explique le sexologue François Renaud dans un article intitulé « Je ne sortirais pas avec un bisexuel », publié sur le site québécois Nerds.co: « Il est vrai que certains bisexuels ont besoin des deux sexes. Ils veulent à la fois ce qu’ils peuvent retrouver chez un homme et ce qu’ils peuvent retrouver chez une femme. Ils vont donc dire à leur partenaire qu’ils ont besoin des deux. Un partenaire pourra les satisfaire amoureusement et sexuellement alors que la personne bisexuelle ira en voir une autre pour se satisfaire sexuellement et/ou amoureusement. D’autres choisissent un des deux sexes pour faire leur vie et sont bien comme cela. »

Ici, il est pointé que si, effectivement, certains bisexuels ressentent un manque avec un seul partenaire d’un seul genre, cela ne veut pas dire qu’il s’agit d’une généralité. Encore une fois, François Renaud parle aussi d’une relation où le contrat du couple serait basé sur une expérience libre. Mais rien ne prouve qu’il s’agit de la majorité des bisexuels.

Enfin, ce débat ne devrai pas avoir lieu. Il se base aussi sur le fait que les bisexuels ont « plus de choix ». Une donnée relative et subjective d’après le sexologue:  » Ils peuvent avoir des critères restrictifs eux aussi. Certains se préoccupent davantage de la personnalité, recherchent différentes qualités. C’est plutôt une question de valeur. Ça dépend de chaque personne. « 

Donc non, arrêtons de dire que les bisexuels ne sont pas fiables, indécis ou « gloutons ». Aujourd’hui même, on vit une époque où de plus en plus, le couple monogame est remis en question. En France, un couple sur cinq vivait en union libre en 2017. Et puis, au final, personne n’a jamais eu besoin d’être bi pour tromper son ou sa partenaire. Il paraîtrait même que ça arrive à des hétéros.

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