Ni vin ni statues dénudées : l’Italie cherche à plaire à l’Iran

Le musée du Capitole à Rome a caché ses statues dénudées lors de la visite du président iranien Hassan Rohani, mardi. Le vin a été banni du repas officiel ensuite. Si les instances évoquent des marques  » de respect pour la foi  » musulmane du chef d’État, la polémique enfle. 

Personne ne veut fâcher Hassan Rohani. Depuis que l’Iran est devenu fréquentable, tous les pays européens rêvent de faire des affaires avec. Des milliards d’euros de contrat sont en jeu. Alors on tente de séduire le chef d’État, ou du moins de ne pas le froisser. C’est dans ce but que les instances italiennes ont préféré couvrir les statues dénudées du musée du Capitole lors de la visite de Rohani, mardi.Tout ça serait resté secret si une vidéo des œuvres couvertes n’avait pas filtré dans la presse.

Pas de vin à table

Il n’y a pas eu non plus de vin servi à table lors du repas officiel ensuite. Ce serait tout simplement des  » marques de respect  » de la foi musulmane de Rohani. Sauf que ces décisions font polémique en Italie. La Ligue du Nord, parti d’extrême droite, a dénoncé un  » énième acte de soumission à une culture qui ne nous appartient pas « , en faisant allusion à la culture musulmane. Le sénateur Maurizio Gasparri, président de Forza Italia, autre parti d’extrême droite, a évoqué  » une prostitution culturelle « .

Après avoir rencontré le Pape, Hassan Rohani a été interrogé sur cette polémique. Le président a nié avoir demandé à cacher les statues, mais s’est félicité de l’initiative de ses hôtes.  » Il n’y avait pas de contacts dans ce domaine. Je peux seulement dire que les Italiens sont très accueillants, ils essaient de tout faire pour mettre les invités à l’aise, et je les remercie pour cela . »

Rendez-vous en France

Rohani doit se rendre en France pour y rencontrer le président François Hollande à partir de jeudi. Là-aussi, des milliards d’euros de contrat sont en jeu. Un premier rendez-vous entre les deux hommes avait été repoussé en novembre dernier. La raison ? Les délégations iranienne et française n’avaient pas réussi à se mettre d’accord sur la présence ou non de vin à table, selon RTL. Pour éviter tout problème, le rendez-vous de jeudi aura lieu à 15 heures cette fois.

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