Début septembre, Netflix partageait un nouveau documentaire sur sa plateforme: Derrière nos écrans de fumée. Il s’agit d’un docu assez corrosif sur les réseaux sociaux et sur leurs effets négatifs sur la population. Et sans grande surprise, le programme n’a pas plu à Facebook…
Dernier succès en date de Netflix: Derrière nos écrans de fumée (The Social Dilemma en anglais), un documentaire qui s’intéresse aux réseaux sociaux et plus particulièrement à leurs côtés sombres et aux dérives qui en découlent. Ce docu dresse donc un portrait peu flatteur de nombreux réseaux sociaux dont, bien évidemment, l’inévitable Facebook.
C’est pourquoi, un mois après la diffusion du programme, Facebook s’est exprimé à propos du documentaire de Netflix. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas forcément passé un bon moment pendant le visionnage. Sur son blog, Facebook s’explique:
Plutôt que d’offrir un regard nuancé sur la technologie, il donne une vision déformée du fonctionnement des plateformes de réseaux sociaux pour créer un bouc émissaire pratique pour des problèmes de société qui sont difficiles et complexes. Les créateurs du film n’incluent pas les points de vue de ceux qui travaillent actuellement dans les entreprises ou d’experts qui ont un point de vue différent du récit proposé par le film. »
Facebook, via son blog.
Précisons tout de même que Derrière nos écrans de fumée ne vise pas Facebook en particuliers mais bien les réseaux sociaux en général. Le film évoque tous les problèmes qu’ils peuvent provoquer comme la dépendance, dépression et manipulation, surtout chez les personnes plus jeunes.
Critique négative, point par point
Facebook ne s’est pas contenté de donner un avis négatif de quelques lignes. Non, il a décomposé le documentaire point par point pour mieux le démonter. Plusieurs thèmes sont abordés: la dépendance aux réseaux, la considération des utilisateurs comme des produits, les algorithmes de Facebook, la collecte de données, la désinformation et l’impact des réseaux sur les élections.
Sur chaque point, Facebook a tenu se défendre et à critiquer les créateurs du documentaire, estimant qu’ils n’ont pas tenu compte de tous les efforts déjà déployés par les réseaux sociaux pour être plus éthiques, transparents et sécurisés. Selon Facebook, les équipes de Netflix n’ont pas pris la peine d’interroger des personnes qui ont vraiment travaillé dans ces grandes entreprises.
Ils ne reconnaissent pas non plus — de manière critique ou autre — les efforts déjà entrepris par les sociétés pour résoudre bon nombre des problèmes qu’elles soulèvent. Ils se fient plutôt aux commentaires de ceux qui n’ont pas travaillé à l’intérieur de ces entreprises depuis de nombreuses années
Facebook
En fait, Netflix a surtout donné la parole à des spécialistes de la tech ou des personnes qui ont participé à la montée en puissance des réseaux sociaux. Tous semblent regretter la place qu’ont pris ces plateformes dans notre société, certains les interdisent carrément à leurs enfants.
Algorithme
La partie que Facebook a le plus détesté concerne les fameux algorithmes en place sur absolument tous les réseaux sociaux. Si Derrière nos écrans de fumée est assez virulent à ce propos, Facebook rappelle que ces algorithmes sont là pour faciliter la vie des utilisateurs et leur offrir plus de confort durant leurs visites. D’ailleurs, Facebook fait mouche en précisant que Netflix aussi utilise des algorithmes pour proposer à leurs clients des programmes qui devraient leur plaire.
Facebook utilise des algorithmes pour améliorer l’expérience des personnes qui utilisent nos applications — tout comme n’importe quelle application de rencontre, Amazon, Uber, et d’innombrables autres applications destinées aux consommateurs avec lesquelles les gens interagissent tous les jours. Cela inclut également Netflix, qui utilise un algorithme pour déterminer qui, selon lui, devrait regarder le film ‘Derrière nos écrans de fumée’, et qui le leur recommande ensuite.
Facebook
Et visiblement, Facebook n’est pas tout seul dans ce combat. En effet, un psychologue de l’Oxford Internet Institute, le professeur Andrew Przybylski est assez d’accord avec les conclusions tirées par le réseau social de Mark Zuckerberg. Comme il l’explique à Business Insider, Derrière nos écrans de fumée est selon lui un « film sensationnaliste » qui s’appuie sur « de la science de pacotille ».
Le documentaire imagine vraiment que les concepteurs ont le pouvoir de contrôler la psychologie humaine, alors que ce n’est pas le cas (…). Les réalisateurs n’ont pas pris la peine d’interviewer des scientifiques qui font du bon travail sur la santé et les réseaux sociaux. »
Andrew Przybylski à Business Insider.
Netflix aurait-il donc joué sur la peur et le dégout de la population pour les réseaux pour bâtir son succès? Il ne te reste plus qu’à te faire ton propre avis en allant regarder le documentaire si ce n’est pas déjà fait. On te laisse le trailer ci-dessous.