Quand tu scrolles ton fil d’actualités, il n’est pas rare de tomber sur une annonce d’un enfant disparu. Tu te dis que c’est pour la bonne cause et il t’arrive parfois de repartager. Pas si vite, ça comporte quand même quelques dangers.
C’est la Gendarmerie royale du Canada (GRC) qui tire la sonnette d’alarme. Partager la disparition d’un enfant sur les réseaux sociaux n’est pas toujours la meilleure des idées. Parce que ces annonces proviennent parfois de personnes mal intentionnées.
En effet, les enfants n’ont pas toujours réellement disparus, sans compter qu’on ne connait pas les faits qui sont derrières ces éventuelles disparitions. « Par exemple, un parent qui se voit refuser l’accès à ses enfants par un ordre de la cour pourrait mettre leurs photos sur Facebook et affirmer qu’ils ont disparu », écrit le corps de police. Si un des parents s’est montré violent, l’enfant est parfois caché pour son bien-être.
Et en Belgique?
On a voulu savoir ce qu’il en était pour la Belgique et si les partages d’avis de recherche posaient problème. Nous avons donc contacté la porte-parole de Child Focus. Si Maryse Rolland précise que « ça va de mieux en mieux en Belgique », le problème continue à se poser.
C’était d’abord le cas avec les chaînes d’emails: « Ces chaînes persistaient parfois alors que l’enfant avait été retrouvé », et le problème « s’est ensuite déplacé vers Facebook ». Mais toute la question est de bien informer le grand public, ce qui est le cas en Belgique. « Certains parents partageaient eux-mêmes les disparitions, parfois de manière précipitée, mais il est toujours préférable de passer par les professionnels ».
« Montrés du doigt »
Les recherches d’enfant se font également dans la discrétion. Premièrement, pour que ça ne gène pas l’enquête et ensuite pour assurer un certain anonymat à l’enfant en question. Certains jeunes fuguent parfois sur un coup de tête, et quand on les retrouve, les annonces persistent souvent sur les réseaux sociaux. Et puis un enfant n’aime pas que tout le monde soit au courant de sa disparition: « Ils peuvent faire l’objet de certaines stigmatisations et être montrés du doigt ». Child Focus dispose aussi de moyens d’enquête discrets en partageant par exemple des affiches, mais uniquement à des personnes clés.
Maryse Rolland nous précise encore que quand la police et Child Focus partagent une disparition en masse, c’est souvent parce que l’enquête est au point mort. C’est une manière de relancer les pistes.
Faire confiance
Donc si tu vois un avis de recherche Facebook, il est toujours préférable de d’abord te rendre sur le site web de Child Focus. Si tu ne vois rien, « mieux vaut ne pas relayer l’information ». Ce sera aussi plus facile pour la police et l’organisme publique de retirer les contenus sur le web une fois l’enfant retrouvé. Encore une fois c’est pour assurer une certaine discrétion à l’enfant et pour qu’il retrouve son quotidien.
Donc les parents, « même si on peut les comprendre », doivent faire confiance aux professionnels de Child Focus et à la police. Jusqu’à ce jour, c’est le moyen le plus efficace de retrouver son enfant.
Si besoin d’aide, appelle le 116.000.