Miser sur ChatGPT et OpenAI, une bonne stratégie pour Microsoft ?

Avec son investissement de 10 milliards de dollars dans OpenAI, Microsoft ouvre le champ des possibles. Mais il y a un revers de médaille.

Pourquoi est-ce important ?

ChatGPT fait-il trembler les géants bien installés comme Google ? Pour Microsoft, en tant qu'investisseur de longue date dans OpenAI, la société derrière ChatGPT, semble prendre un avantage concurrentiel. Un avantage qui lui permettrait de rattraper son retard avec son moteur de recherche Bing. Mais les possibilités ne se limitent pas là.

L’actualité : « Microsoft va déployer les modèles d’OpenAI dans ses produits grand public et d’entreprise, et introduire de nouvelles catégories d’expériences numériques construites sur la technologie d’OpenAI », a déclaré la firme californienne dans un communiqué de presse cette semaine.

« Microsoft n’est pas un leader dans la recherche sur l’IA à l’heure actuelle, mais avec cet accord exclusif avec OpenAI, il va être catapulté au cœur des choses »

David Lobina, analyste en intelligence artificielle chez ABI Research.

Le détail : Pour Microsoft, l’intégration de GPT-3 pourrait rendre ses principaux produits logiciels plus puissants, explique CNN.

  • Parmi les cas d’utilisation potentiels, citons l’écriture de lignes de texte pour une présentation PowerPoint, la rédaction d’un essai dans Word ou la saisie automatique de données dans des feuilles de calcul Excel. Pour Bing, le moteur de recherche de Microsoft, ChatGPT pourrait fournir des résultats de recherche plus personnalisés et mieux résumer les pages web.
  • Toutes les suggestions ci-dessus ont été générées en posant à ChatGPT différentes formes de la question « Comment Microsoft pourrait intégrer ChatGPT dans ses produits ? », précise d’ailleurs CNN.

Microsoft face à la concurrence

Le contexte : Microsoft semble être en position de force dans la course à l’IA de la Silicon Valley. L’entreprise travaille désormais en étroite collaboration avec OpenAI. Cela aurait pris Google au dépourvu (bien que cela soit contesté) et aura fait réagir le responsable scientifique de l’IA de Meta.

  • Lorsque Microsoft a investi pour la première fois dans OpenAI en 2019, le PDG Satya Nadella a déclaré qu’il pensait que l’intelligence artificielle serait « l’une des technologies les plus transformatrices de notre époque ». Mais ce n’est que l’année dernière, avec l’apparition de ChatGPT ou encore de DALL-E, que le potentiel latent du partenariat est apparu.
  • 2023 marque à présent une nouvelle étape, avec cet investissement à plusieurs milliards d’euros. Microsoft espère rattraper la concurrence dans les domaines où il n’excelle plus, comme pour son moteur de recherche. De quoi inquiéter Google ? La société-mère Alphabet est pourtant à l’origine des principales avancées en termes d’IA. Mais elle fait face au « dilemme de l’innovateur ». Google a développé des outils qui ne correspondent pas au mieux à son modèle économique. Ses inventions lui feraient perdre de l’argent, c’est la principale raison qui explique pourquoi Google est pour le moment en retrait. L’autre est plutôt éthique : l’IA a une fâcheuse tendance à reproduire les comportements humains les moins désirables (discriminations, haine).
  • Google n’est d’ailleurs pas la seule firme à préférer ne pas voir ce genre de programme sortir de si tôt de ses centres de recherche et développement. « Si Google et Meta n’ont pas sorti des IA de type chatGPT, ce n’est pas qu’ils ne le peuvent pas, mais parce qu’ils ne le veulent pas » résumait ainsi récemment le chercheur français en intelligence artificielle Yann Le Cun. « En publiant des démonstrations publiques qui, aussi impressionnantes et utiles qu’elles puissent être, présentent des défauts majeurs, les entreprises établies ont moins à gagner et plus à perdre que les startups avides d’argent. » Microsoft appréciera.
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