Marche contre Marrakech: 5.500 manifestants et des débordements à Schuman 

La Marche contre Marrakech ainsi qu’une contre-marche pour s’opposer au racisme se tiennent ce dimanche à Bruxelles. Environ 5.500 manifestants ont répondu à l’appel des associations flamandes d’extrême droite, tandis qu’un peu plus de 1.000 contre-manifestants sont sortis dans la rue. Les forces de l’ordre sont sur le qui-vive, particulièrement à Schuman où la tension est élevée.

12.500 participants, plus de 36.300 intéressés et plus de 140.300 invités, la marche contre le pacte de l’ONU sur les migrations approuvé à Marrakech, dite « Marche contre Marrakech« , risquait de mettre un beau bordel dans la capitale ce dimanche. Le rendez-vous était donné à midi tapante à la gare de Bruxelles-Central, et puis les manifestants devaient rejoindre le rond-point Schuman à 13h pour faire entendre leur voix. Si tu passes dans Bruxelles en voiture aujourd’hui, on te conseille vivement d’éviter le quartier européen (voir carte alternative dans le tweet ci-contre).

La Marche contre Marrakech, qui a été lancée par plusieurs mouvements de droite flamandes dont Schild & Vrienden, Vlaams Belang Jongeren et l’association des étudiants catholiques flamands (KVHV), a donc bien lieu. Vu le succès de l’évènement Facebook et les idées extrêmes véhiculées par les organisateurs, le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort (PS), et le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close (PS), avaient décidé de l’interdire. Au même titre que la contre-manifestation lancée à l’appel d’une quarantaine d’organisations en lieu et place de la Marche contre Marrakech. Les autorités craignaient des débordements et que des casseurs et hooligans ne s’invitent au rassemblement. Mais le Conseil d’État a finalement suspendu ces deux interdictions vendredi soir.

Marche soutenue par Theo Francken

Une décision qui a enchanté Theo Francken (N-VA), qui a communiqué ce samedi soir dans une vidéo publiée sur sa page Facebook « tout son soutien aux personnes qui veulent exprimer leur protestation, leur frustration mais aussi leur préoccupation concernant le pacte ». Pacte qui doit recevoir son ultime vote de ratification ce 19 décembre à l’Assemblée générale de l’ONU à New York et que la Marche contre Marrakech entend « ne pas faire passer ». « Que la chute du gouvernement cause le réveil du peuple ! », peut-on par exemple lire en guise de « solution » sur l’événement Facebook.

Les autorités bruxelloises ont donc dû se plier à la décision du Conseil d’État, mais ont prévenu samedi dans un communiqué qu’elles ne tolèreraient « aucun débordement » et que la police prendrait toutes les mesures nécessaires pour maintenir l’ordre sur le territoire de la Région. Elles obligent également la manifestation, qui était censée prendre la forme d’un cortège partant et revenant à la gare du Nord, à se limiter à une manifestation « statique » sur le rond-point Schuman.

5.500 manifestants d’un côté, 1.000 de l’autre

Selon la RTBF et le Soir, plusieurs centaines de contre-manifestants, venus pour protester contre le racisme, l’extrême droite et pour la défense des réfugiés et des droits de l’homme, étaient déjà réunis devant le siège de la CGSP, rue du Congrès, ce matin à 10h. Avec pour objectif de rejoindre le parc Maximilien puis la gare du Nord à midi. Mais selon le comptage officiel de la police peu avant 13h, ils seraient environ 1.000 à avoir fait le déplacement. D’après les témoins sur place, on trouve un peu de tout dans la foule : des citoyens lambda, des syndicalistes, des communistes, des anarchistes et des représentants d’associations de gauche.

La plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés, qui soutient la contre-manifestation, a fait en sorte que le parc Maximilien soit complètement vide la nuit dernière et ce dimanche matin. « Les manifestants d’extrême-droite avaient un agenda caché pour y aller et viser les migrants », explique au Soir l’administrateur de la Plateforme citoyenne Alexis Deswaef. Les migrants ont donc tous été hébergés par des bénévoles, de manière à éviter tout débordement qui les mettrait en danger.

Débordements à Schuman, circulation et STIB interrompues

De l’autre côté, le cortège de manifestants de la Marche contre Marrakech a démarré de la gare centrale peu après midi pour se rendre sur le rond-point Schuman. Selon les premières estimations de la police, qui entoure fermement le cortège, ils étaient un plus de 1.000 à avoir répondu à l’appel des associations flamandes de droite. Mais à 13h, selon le comptage officiel, ils étaient plutôt 5.500, ce qui est plus proche de la réalité vue dans les images qui circulent sur les réseaux sociaux. Soit un peu plus que les contre-manifestants de gauche. Mais beaucoup moins que ce que prévoyait l’événement Facebook.

Les marcheurs contre Marrakech se sont cantonnés à ce qui avait été prévu et sont restés sur le rond-point Schuman. Mais vers 14h, la situation s’est dégradée devant les bâtiments de la Commission européenne, où plusieurs centaines de fauteurs de trouble ont commencé à jeter des projectiles sur les policiers, qui ont répliqué avec des autopompes et du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Le quartier Schuman, la rue Belliard, le tunnel du Cinquantenaire et le tunnel Reyers ont été temporairement fermés à la circulation (jusque 15h30-16h). La STIB quant à elle ne circule plus pour le moment entre les arrêts Gare Centrale et Luxembourg (bus 38), Porte de Namur et Luxembourg (bus 64) et ne dessert pas l’arrêt Royale (bus 95).

De l’autre côté, la marche pour Marrakech s’est déroulée plus pacifiquement, puisqu’aucun débordement n’a été signalé.

Quelques images de la Marche contre Marrakech

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