Malade pendant tes jours de congé? L’Europe veut que tu puisses les récupérer plus tard

Il n’y a rien de plus horrible: tu attends ta semaine de vacances avec impatience mais tu tombes malade dès ton premier jour de congé. Bim, vacances foutues. Mais bonne nouvelle: l’Europe pense à toi et veut changer ça. En gros, si tu tombes malade pendant tes jours de congé, tu pourras les récupérer plus tard. 

Les jours de congé sont sacrés. Pour les travailleurs, comme pour les autorités européennes. Car oui, l’Europe veut que la Belgique change sa politique concernant les maladies pendant les vacances. En gros, si un travailleur tombe malade pendant ses congés, l’Europe veut qu’il puisse les récupérer plus tard. C’est une mesure importante puisque selon une étude menée aux Pays-Bas, une personne sur trente tombe malade au début de ses vacances.

Alors, sous la pression européenne le ministre de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) a demandé aux syndicats et aux organisations patronales du Conseil national du Travail d’organiser une nouvelle réglementation à ce propos, rapporte l’Echo ce vendredi matin. Car selon les règles européennes, les vacances doivent être de véritables congés où l’on peut se reposer. Or, quand on a la grippe, on fait tout sauf se reposer.

Abus en vue

En pratique, le travailleur devra rendre un certificat médical pour pouvoir reporter ses jours de congé. Et à première vue, ça n’emballe pas vraiment les organisations patronales. « Avec cette possibilité de récupérer les jours de congé perdus, les employés seront plus souvent absents, ce qui devrait peser sur l’organisation du travail » estime Caroline Deiteren, spécialiste auprès de l’Unizo, l’organisation patronale flamande.

« Comment contrôler un employé qui passe trois semaines en Inde, où il est malade pendant quelques jours, et présente un vague certificat médical? Une grippe intestinale en Inde? Est-ce une maladie ou est-ce lié au voyage? » s’interroge-t-elle. Mais même si l’idée ne les emballe pas, les organisations proposent tout de même des alternatives.

Elles proposent que les pouvoirs publics prennent les indemnités à leur charge. En pratique, un travailleur devra s’adresser à sa mutuelle en fournissant une preuve de sa maladie. « Nous pensons que c’est un moyen de limiter les abus. Le passage à la mutuelle peut être dissuasif » estime Caroline Deiteren.

Autre son de cloche côté syndicat

Du côté des syndicats, on désire que ce soit l’employeur qui prenne à sa charge le salaire garanti, car il est supérieur à une éventuelle indemnisation. Pendant la première année de maladie, l’indemnité se monte à 60% du salaire brut. Cela représente pas mal d’argent. Les syndicats pensent donc au porte-feuille du gouvernement: « On dit toujours que les syndicats poussent le gouvernement à dépenser plus, mais les employeurs semblent encore plus doués. »

Malgré tout, il est difficile d’évaluer le coût de cette mesure puisqu’il n’existe pas de moyen de savoir combien de personnes sont malades pendant leurs vacances.

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