L’Union européenne aime le cannabis médical (CBD) et veut développer cette industrie

Plusieurs États membres de l’UE sont en voie de légalisation du cannabis à usage médical. Au Parlement européen, on estime que cette plante et ses bienfaits méritent d’être (re)connus. Les eurodéputés veulent non seulement faire la promotion du cannabis thérapeutique mais financer la recherche et définir un cadre légal.

Est-ce l’exemple des industries prospères au Canada et en Californie qui a poussé le Parlement européen à s’intéresser au cannabis thérapeutique? Est-ce grâce aux rappeurs qui adorent tirer sur des gros pilons, montrant par là que l’on peut être productif tout en ayant consommé de la weed? Ou est-ce simplement parce que le cannabis permet de soulager certaines souffrances mieux que les médicaments chimiques?

Sans doute un peu des trois. Le fait est que l’usage du cannabis est dans l’air du temps. Sa consommation à titre récréatif n’est pas encore à l’ordre du jour mais son usage médical est accueilli à bras ouvert. « Le paysage politique concernant le cannabis thérapeutique est en pleine évolution dans l’Union européenne », peut-on lire sur le site du Parlement européen. Qui écrit noir sur blanc que « l’UE devrait stimuler l’innovation dans le domaine du cannabis médical » et que « les médicaments efficaces à base de cannabis devraient être couverts par les régimes d’assurance maladie ».

CBD oui, THC non

Alors, voilà. L’herbe qui intéresse l’Union européenne est le composé de cannabis cannabidiol ou CBD. Tu l’as sans doute remarqué, les boutiques qui vendent du CBD sont de plus en plus nombreuses en Belgique. Elles vendent des produits à base de cannabis qui n’ont pas de propriétés enivrantes et ne sont pas addictifs. Jusqu’ici, un flou juridique entourait la vente de CBD en Belgique. Mais avec cette résolution du Parlement européen, ces enseignes pourront, si les États membres l’adoptent, se développer en toute quiétude.

Les produits que ces magasins vendent ne contiennent pas de THC, ce composé psychoactif et addictif qui rend la tête lourde et donne envie de ricaner. Par contre, ils sont « efficaces pour augmenter l’appétit (diminuer la perte de poids associée au VIH/SIDA) et soulageraient les symptômes de troubles mentaux ainsi que les symptômes d’épilepsie, d’Alzheimer, d’asthme et de cancer. Ils contribueraient également à réduire le risque d’obésité et de diabète et à soulager les douleurs menstruelles », poursuit le texte du Parlement européen.

Les députés citent également l’OMS. L’institution onusienne a recommandé que le CBD ne soit plus classé parmi les substances contrôlées. Ce qui est encore loin d’être le cas dans les pays membres de l’Union européenne.

Des chiffres et des règles

Si les eurodéputés veulent faire la promotion de ce produit, ils souhaitent surtout qu’une réglementation claire encadre la vente de ce produit. Car, on l’a vu en Amérique du Nord, la production et la vente de cannabis est un business florissant qui rapporte gros. L’UE ne veut pas que ce business se développe n’importe comment. Elle souhaite que l’accent soit mis sur la recherche.

Mercredi, en séance plénière, les députés ont adopté une résolution demandant à la Commission et aux autorités nationales d’établir une distinction claire entre le cannabis médical et les autres usages du cannabis. Par ce texte, les députés invitaient « la Commission et les États membres à s’attaquer aux obstacles réglementaires, financiers et culturels qui pèsent sur la recherche scientifique et les invite à financer correctement la recherche ».

En d’autres termes, le Parlement européen veut que l’on cesse de voir la weed comme le grand danger qui menace la jeunesse mais que l’on s’intéresse à toutes ses autres immenses vertus. Vous avez dit « vague verte »?

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