L’un des médicaments les plus populaires du pays semble augmenter considérablement le risque de démence

Un médicament très populaire, utilisé par des centaines de milliers de Belges contre les maux d’estomac augmenterait le risque de démence de 44%, selon le Centre allemand pour les maladies neurodégénératives. Les inhibiteurs de la pompe à protons ont également été récemment liés à une augmentation significative du risque de problèmes cardiaques, d’après l’université de Stanford.

Les inhibiteurs de la pompe à protons, aussi appelés IPP, sont notamment utilisés pour le traitement d’ulcères de l’estomac ou de reflux. Ils sont parmi les médicaments les plus vendus dans notre pays.

L’introduction des IPP a provoqué une révolution en médecine. Les ulcères étaient, autrefois, une maladie grave qui pouvait mettre la vie du patient en danger. Elle lui imposait un régime alimentaire strict à long terme et le rendait susceptible à de nombreuses rechutes et opérations. Avec les IPP, cette maladie pouvait soudainement être soignée grâce à de simples comprimés. Ces IPP sont connus sous plusieurs noms: entre autres sous les noms oméprazole, lansoprazole, ésoméprazole, pantoprazole ou encore rabéprazole.

L’utilisation d’inhibiteurs de la pompe à protons inhibe l’absorption de la vitamine B12 et peut éventuellement entraîner une carence de cette vitamine. Ça, c’était connu. Aussi, on sait que la prise d’IPP associée au clopidogrel ( des anticoagulants tels que le Plavix et le Clopidogrel) pose problème. En dehors de ça, les IPP n’étaient pas problématiques.

Un lien non-négligeable

Désormais, il semble que les personnes qui en consomment régulièrement soient susceptibles d’être atteints de démence. Sur les 74.000 patients de plus de 75 ans qui consomment ces médicaments, on a recensé 44 % de cas de démence en plus, entre 2004 et 2011. Les causes de cette augmentation ne sont pas claires mais selon le Centre allemand pour les maladies neurodégénératives, ce lien statistique entre les IPP et le risque d’augmentation de la démence ne fait aucun doute et c’est un élément non-négligeable.

Un risque de crise cardiaque

L’année dernière, l’université de Stanford avait déjà découvert un lien entre les IPP et les crises cardiaques. Pour arriver à ce constat, ils ont mené des études sur 3 millions d’utilisateurs d’IPP. Résultat: l’utilisation d’IPP a augmenté le risque de crise cardiaque de 20%, indépendamment de la catégorie d’âge. « Ces médicaments pourraient ne pas être aussi sûrs que nous le pensons », avaient déjà averti Nicholas Leeper et Nigam Shah du Centre de recherches d’informatique biomédicale de Stanford.

Source: Risk of dementia in elderly patients with the use of proton pump inhibitors (Haenisch B et al)
Plus
Lire plus...