L’Organisation mondiale pour la santé (OMS) a balayé la théorie de chercheurs argentins selon qui un insecticide serait derrière les microcéphalies des bébés au Brésil. On ne l’a pas encore prouvé mais le virus Zika reste la seule explication plausible aux malformations des nouveaux-nés pour l’instant. Et cela rend ce virus encore plus inquiétant.
Monsanto ne serait donc pas derrière les microcéphalies de bébés au Brésil. Le pesticide d’un de ses partenaire avait été pointé du doigt par des chercheurs argentins la semaine dernière.
Selon eux, les cas de microcéphalies étaient surtout concentrés dans les régions où le gouvernement brésilien avait pulvérisé du pyriproxyfène, un insecticide qui empêcher les moustiques de se reproduire.
Cela semblait trop gros pour être une coïncidence à en croire ces chercheurs. Mais l’OMS affirme qu’il n’existe aucun lien entre ces cas de microcéphalies et ce produit. Le pyriproxyfène a passé des tests parle passé et rien ne laisse penser qu’il pourrait avoir des effets sur le développement du fœtus humain ou animal.
Pas de preuve
Interrogé par Libération, le porte-parole de l’OMS Tarik Jasarevic est formel: « Il n’y a aucune preuve qui suggère que le larvicide pourrait être la cause de l’explosion actuelle de cas de microcéphalie dans le nord du Brésil ». L’OMS conseille d’ailleurs le pyriproxyfène pour réduire les populations de moustiques depuis les années 1980. Pourquoi l’OMS voudrait-elle empoisonner les populations?
L’exemple de la Polynésie française
D’autres pays que le Brésil ont déjà été touchés par le virus Zika par le passé. Là-bas aussi, l’augmentation des cas de microcéphalies avait été signalée sans que le pyriproxyfène ne soit utilisé dans ces zones. L’exemple de la Polynésie française est cité.
Entre 2013 et 2014, 60% de sa population a été infectée par Zika. On a noté durant cette époque une douzaine cas de microcéphalies chez les nouveaux-nés contre un ou deux par an en temps normal. Les autorités l’affirment: jamais le pyriproxyfène n’a été utilisé en Polynésie française. Le rapport entre cet insecticide et les malformations chez les bébés est impossible ici et semble compliqué à prouver pour l’instant.
Zika dans le tissu cérébral
Les chercheurs argentins auraient donc fait fausse route. Surtout qu’une autre étude au Brésil renforce la conviction selon laquelle il faut plutôt regarder du côté de Zika pour chercher une cause aux microcéphalies: ce virus a bien été détecté dans le tissu cérébral de fœtus atteints de malformations.
Un nouvel argument de poids même s’il faut prouver scientifiquement le lien entre Zika et ces microcéphalies maintenant. « Le virus Zika provoque des lésions dans le cerveau et cela renforce l’évidence de la relation entre Zika et microcéphalie », a expliqué un chercheur brésilien de cette étude.
Zika continue donc d’alimenter les inquiétudes des scientifiques. Aucun vaccin n’a pour l’instant été trouvé alors que plusieurs millions de personnes ont déjà été contaminées, notamment au Brésil.
Source: Libération