L’ex-directeur du FBI pense que Donald Trump, « moralement inapte », a bloqué la justice

Dans une interview télévisée très attendue, l’ex-premier flic des États-Unis, James Comey, a décalré « qu’il existait sûrement une preuve d’entrave à la justice » contre Donald Trump dans le cadre de l’enquête sur Michael Flynn et ses liens avec la Russie. Comey pense également que Donald Trump est « moralement inapte » pour la présidence: « Quelqu’un qui ment constamment à propos de tout, mais qui veut que les gens le croient, ne peut être président. »

James Comey, ex-directeur du FBI viré par Donald Trump, entendait dire ses quatre vérités. Il l’a fait à travers un livre de 300 pages intitulé « A Higher Loyalty: Truth, Lies, and Leadership » et une interview accordée à ABC dimanche soir.

Et celui qui a ouvert une enquête à l’encontre d’Hillary Clinton deux semaines avant les élections américaines, avant d’être mis en cause par Donald Trump, n’a pas fait dans la dentelle.

Pour lui, Donald Trump n’adhère pas aux principales valeurs des États-Unis: « Le président doit montrer du respect envers ce pays et doit respecter ses valeurs, dont la vérité. Or, il ne le fait pas. Trump est un homme intelligent et mentalement capable pour être président. Mais je pense qu’il est moralement inapte à exercer cette fonction. Quelqu’un qui traite les femmes comme un morceau de viande, quelqu’un qui ment sur tout, mais qui veut que les gens le croient, ne peut pas devenir président. »

Lien avec la Russie

Comey est aussi connu pour avoir mené l’enquête contre Trump pour ses liaisons dangereuses avec la Russie durant la campagne, précisément avec son conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn. Comey déclare avoir été viré pour avoir refusé d’arrêter l’enquête. Trump lui aurait clairement dit lors d’un entretien privé: « J’espère que tu vas laisser tomber. »

Mais Comey n’a pas voulu sortir de son rôle lors de l’entretien télévisé: « Je suis juste un témoin dans cette affaire, je ne suis pas l’enquêteur ou le procureur. » Reste que son livre récapitule la plupart des entretiens qui ont eu lieu entre les deux hommes. Avec de précieuses informations. Notamment sur le comportement du président.

« Raclure! »


Mais entre la parution des premiers extraits du livre et l’interview, Donald Trump a déjà réagi avec quelques tweets acides dont il a le secret: « Il prenait ses décisions en pensant qu’elle allait gagner, et il voulait un travail. Raclure! » Elle, c’est Hillary Clinton. Et effectivement Comey pensait, comme beaucoup, que l’ex-Première Dame des États-Unis allait remporter haut la main la course à la présidentielle. C’est pourquoi il avait décidé d’ouvrir cette enquête sur l’usage illégal par la démocrate d’un serveur privé pour ses courriels lorsqu’elle était secrétaire d’État.

« Elle allait être élue présidente des États-Unis, et si je cachais (la réouverture de l’enquête, ndlr) au peuple américain, elle serait vue comme illégitime dès que cela sortirait après son élection », a-t-il écrit dans son livre. Une enquête dont Hillary Clinton devait sortir renforcée donc, mais c’est tout le contraire qui s’est passé. La démocrate estime même aujourd’hui que la réouverture de l’enquête a cassé sa dynamique.

Malgré tout, Donald Trump pense que James Comey « est le pire directeur de l’histoire du FBI. De loin ». Il n’a pas supporté l’enquête russe, perçue comme un moyen de se rattraper pour l’ex-directeur du FBI. Un James Comey qui lui rend bien, à l’instar de Michael Wolff, l’auteur du livre controversé Fire and Fury. Trump avait annoncé vouloir engagé des poursuites. On verra ce qu’il en est ici.

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