Les « tueurs d’abeilles » en voie d’interdiction grâce à Ecolo/Groen, PS, N-VA, sp.a et cdH

Il y a certains points sur lesquels les socialistes du PS et du sp.a et les nationalistes de la N-VA arrivent à s’entendre. C’est le cas de la proposition de loi d’Ecolo-Groen visant à interdire les néonicotinoïdes, qui a également reçu le soutien du cdH.

En avril 2018, l’Union européenne votait pour bannir les pesticides « tueurs d’abeilles ». Parmi les pays qui s’étaient abstenus de voter, il y avait la Belgique. Dans un souci de ne pas saborder les cultures de betteraves sucrières, il avait été demander une dérogation afin de pouvoir continuer à utiliser des néonicotinoïdes dans le plat pays pendant encore un certain temps.

Une année après, les choses semblent avoir changé. Ecolo-Groen a déposé une proposition de loi à la Chambre qui a reçu le soutien d’une majorité alternative composée du PS, de la N-VA, du sp.a et du cdH. « Ce texte est un étape très importante pour la protection de notre environnement et de notre santé. Ces produits chimiques néfastes, qui subsistent dans l’eau et les sols, seront interdits », s’est réjouit la députée fédérale Ecolo Sarah Schlitz.

« Lacunes européennes »

Cette proposition de loi rejoint une demande plus globale, poussée au niveau européen par de nombreuses ONG (Greenpeace, Générations Futures, UNAF…) et d’autres pays (France, Allemagne, Autriche…), visant à interdire définitivement ces insecticides principalement utilisés dans l’agriculture intensive.

Si, en 2018, la Belgique s’était abstenu de voter pour l’interdiction réclamée par le Parlement européen, aujourd’hui, la majorité qui défend la nouvelle proposition anti-néonicotinoïdes estime faire mieux que la proposition européenne. « Le fait que notre pays verrouille désormais l’usage de ces produits dangereux et favorise les alternatives est un bon signal pour contrer les lacunes qui subsistent encore au niveau des législations européennes », poursuit Sarah Schlitz.

Néonicotinoïdes

Les néonicotinoïdes éliminent de façon radicale les insectes qui prolifèrent sur les cultures. Pour Ecolo, ces produits « provoquent des dégâts importants, notamment pour les abeilles ». Et « la disparition de ces dernières est extrêmement préoccupante » car « les abeilles sont un élément essentiel de la biodiversité et de la production alimentaire ».

Rappelons que les abeilles sont des insectes pollinisateurs. Lorsqu’elles butinent de fleurs en fleurs, elles transportent le pollen, ce qui permet aux espèces végétale d’être fécondées et de se reproduire. Sans elles, la fécondation devient très compliquée. En Chine, on a vu apparaître des « hommes-abeilles » qui pollinisent les vergers à la main, un travail extrêmement lent et coûteux dont la nature aurait pu se charger si elle n’avait pas été privée de ses butineuses.

Pas avant 2021

Cette proposition de loi n’a pour l’instant été votée qu’en commission de la Santé Publique. Le MR, l’Open VLD et le CD&V se sont abstenus de lui apporter leur soutien. Maintenant, elle doit encore obtenir l’aval de la Commission européenne avant de revenir à la Chambre où elle sera finalement votée en séance plénière. Autant dire que le processus pourrait être long, voire retardé, puisque les élections fédérales, législatives et européennes arrivent à grand pas.

Il faudrait que cette loi soit acceptée par la Commission européenne avant le 26 mai pour éviter qu’elle ne revienne au sein d’un Parlement peut-être moins favorable à son adoption. Mais, si tout se passe bien, elle devrait entrer en application en 2021. Avec une exception pour la culture des betteraves et des chicorées, culture pour laquelle il n’y aurait pas « d’alternative [aux néonicotinoïdes] pour éliminer les pucerons et les insectes du sol ».

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