Le parquet fédéral a annoncé hier que la France était normalement la cible de Mohamed Abrini et ses complices terroristes. Selon Libération, les terroristes avaient un plan en tête: ils voulaient à nouveau s’en prendre à la France durant l’Euro de football cet été. Le journal français explique aussi que l’ordinateur d’Ibrahim El Bakraoui a été une mine d’informations pour les enquêteurs.
C’est Mohamed Abrini qui a avoué à la police que cette attaque était planifiée pendant l’Euro. Et cette révélation est plutôt crédible: la police se méfie depuis plusieurs mois d’une possible attaque terroriste à cette période où des milliers de fans de football vont se réunir en France (10 juin – 10 juillet).
Simulation d’attaque chimique
« Ce n’est pas un scoop d’apprendre que des terroristes souhaitent frapper pendant l’Euro. Les forces de sécurité élaborent en permanence des scénarios d’attaque et la parade pour y répondre », explique ainsi une source au journal français. Il y a ainsi eu des simulations d’attaques terroristes dans plusieurs villes où il y aura des matches à l’Euro: à Saint-Étienne, on s’est préparé à une possible attaque chimique ou bactériologique par exemple.
La possibilité d’annuler l’Euro de football après les attaques terroristes à Paris et Bruxelles avait aussi été avancée. Mais François Hollande himself a balayé ça d’un revers de la main. Il y aura par contre une surveillance accrue des forces de police, notamment des zones où il y aura beaucoup de public.
La Belgique, « base arrière opérationnelle » des terroristes
En attendant de frapper à nouveau la France, les terroristes s’étaient donc repliés en Belgique. Et ça, ce n’est pas non plus une surprise pour les enquêteurs malheureusement.
« Si les affirmations d’Abrini sont exactes, cela entérine simplement le fait que la Belgique est une base arrière opérationnelle qu’il faut surveiller encore plus intensément. Les réseaux et les cellules djihadistes s’y croisent et s’y recomposent en permanence depuis dix ans », ajoute la source de Libération.
Une discussion avec un commanditaire présumé en Syrie
Parmi les terroristes cachés en Belgique, il y avait Ibrahim El Bakraoui. Avant de se faire sauter à Zaventem, il a abandonné son ordinateur dans une poubelle et les enquêteurs l’ont retrouvé. Cet ordinateur leur a beaucoup servi depuis. « L’ordinateur des frères El Bakraoui est effectivement une mine d’informations. De nombreux actes d’enquête ont été diligentés à partir de ce qui s’y trouve », a confirmé une source proche du dossier à Libération toujours.
Les enquêteurs ont notamment retrouvé un fichier audio d’une discussion entre l’un des frères El Brakoui et un possible commanditaire des attentats en Syrie. « C’est une preuve saisissante que cette cellule continuait d’entretenir des liens avec la Syrie, d’être conseillée et orientée depuis le « califat », et ce malgré la mort d’Abdelhamid Abaaoud, que beaucoup considéraient comme la tête de gondole du groupe », précise cette source.
La Défense ciblée en région parisienne
Dans un autre dossier de l’ordinateur, les enquêteurs ont trouvé un « véritable brainstorming ». Les terroristes se posaient beaucoup de questions: fallait-il que tout le commando meurt d’un coup, quelles cibles étaient intéressantes…
Selon Libération, les terroristes avaient notamment ciblé le quartier de la Défense en région parisienne, mais aussi Civitas, une association catholique intégriste. Mais c’est finalement Bruxelles qui a été frappé en urgence, car les terroristes ont été surpris par l’avancée rapide de l’enquête…
Source: Libération