Les taximen remettent le couvert dans le centre de la capitale: ils partent en grève « contre l’ubérisation de notre société ». Ils disent ne pas avoir le choix et se trouver au pied du mur: les taximen veulent sauver leur profession et mettre en garde le reste de la population. Sauf que ces grèves sont généralement très mal perçues. Et celle de demain ne fait pas exception.
Les taximen, qui ont souvent mauvaise pub partent en grève ce mardi dans le centre de la capitale. En cause, le plan Smet (sp.a), qui entend libéraliser le secteur en mettant sur pied d’égalité Uber et taxi, et à mettre fin au système de licence actuel. En clair, à l’avenir, ce sera une licence par chauffeur et plus une licence par voiture. Cela devrait mettre fin au marché noir des licences qui s’achètent parfois très cher
Les chauffeurs ne veulent pas de ce plan. Parce qu’il mettrait leur profession en danger. Sam Bouchal, secrétaire général de la Febet (fédération belge des taxis), nous expliquait en mai dernier que cette ubérisation de sa profession détruisait le salariat. Il nous a même parlé « du plus grand plan social jamais décidé dans la région ». C’est vrai qu’ils sont 1.220 salariés en tout. Le modèle dans lequel ils se trouvent est concurrencé par l’américain Uber. Les mettre sur un pied d’égalité est inenvisageable pour eux. Mais les choses ne semblent pas avoir changé en l’espace d’un an.
Du coup, pas mal de tensions. Car les taximen n’ont pas l’impression d’être écoutés par le ministre et son plan. La population ne comprend pas trop non plus leur combat. Les rixes entre taxis et véhicules Uber grimpent, le nombre de courses des taximen diminue, la mobilité catastrophique de la capitale n’arrange rien… Les taximen partent finalement en grève.
"Les taxis bruxellois demandent la démission du ministre Pascal Smet. Que la task-force prévue dans son plan soit mise en place tout de suite afin que les contrôles de police renforcés démarrent. Ils souhaitent enfin qu’une étude d’impact sur les effets du plan soit réalisée." https://t.co/bia9LQDs6S
— mbeggar (@mbeggar) 23 mars 2018
À quoi dois-tu t’attendre demain?
Autant te le dire tout de suite. Si tu dois te rendre à Bruxelles mardi ou si tu habites la capitale et que tu dois en sortir, il est temps de penser à des alternatives à la voiture. Parce que dès 5 heures du matin, les principaux axes menant à la capitale seront bloqués.
En effet, un cortège a prévu d’entamer une opération escargot sur le ring. Les taxis vont faire un aller-retour jusqu’à Zaventem. Inutile de vous préciser le joyeux bordel. Ensuite, un grand rassemblement est prévu sur le plateau du Heysel. En fait, seul l’entrée par l’E411 depuis Namur sera envisageable précise Le Soir ce lundi.
Mais mieux ne pas du tout rentrer dans la capitale puisque des barrages filtrants auront lieu sur toute la petite ceinture en plus des carrefours stratégiques (rue de la Loi, Belliard. Les taximen bruxellois seront même aidés par des collègues venus de France, d’Angleterre et de Suisse. Une réunion est prévue ce lundi avec le ministre-président bruxellois Rudy Vervoort, mais ça ne devrait pas changer la suite du programme, les taximen veulent être écoutés et influer sur les décisions. Ils utiliseront donc les grands moyens.
Le CES recale la réforme #taxi de Pascal Smet pour manque de professionnalisme et donne raison à nos arguments ainsi qu' à ceux qui les ont soutenus et ce n'était pas une position facile. Je pense notamment @celinedelforge @ikazban @RidouaneChahid @BrunoDeLille @PierreKompany
— Sam Bouchal (@SamBouchal) 23 mars 2018