Une femme, Jessica Williams, a lancé sa boite de recrutement de secrétaires en 2015. Après un an, elle ne pouvait plus supporter les propos sexistes et misogynes des recruteurs vis-à-vis des femmes. Pour faire changer les choses, elle a décidé de poser la question « pourquoi » quand les employeurs imposaient comme critère numéro un pour la fonction que ce soit une femme. Selon son témoignage, ils ne savent plus quoi répondre à chaque fois.
C’est clair que notre société progresse au niveau de l’égalité des sexes. Mais il y a encore du chemin à faire. Particulièrement au sein du milieu professionnel, où certains métiers sont directement liés à un genre.
Tu peux faire le test: si on te demande d’imaginer la fonction de secrétaire, tu imagines une femme ou un homme? Si l’image d’une femme t’es venue à la tête, cela démontre une chose: les stéréotypes liés au genre existent toujours.
Le témoignage de Jessica Williams, publié dans The Guardian (un média de référence au Royaume-Uni), démontre comment ces stéréotypes peuvent avoir un effet discriminatoire vis-à-vis des femmes, mais aussi des hommes.
En un an, Jessica en avait ras-le-bol des propos sexistes
Jessica Williams a lancé son agence de recrutement de secrétaires, Sidekicks, en 2015. Dans son témoignage, elle raconte qu’au début, elle était énervée par les femmes qui se plaignaient de recevoir des remarques sexistes, des stéréotypes et des discriminations juste car à cause de leur sexe. Elle se disait: « Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas tout simplement passer au-dessus? Pourquoi ne pas travailler pour changer les choses, plutôt que de se plaindre? »
Mais son avis a vite changé. En un an, Jessica en avait marre des propos sexistes. Elle ne pouvait plus « ignorer » la réalité. Comme elle le dit, beaucoup de personnes pensent encore qu’être secrétaire aujourd’hui est quelque chose de féminin et pas masculin. Et à un autre niveau, la fonction de manager est plus attribuée au sexe masculin. Selon elle, cela a un effet discriminatoire durant le processus de recrutement.
« Non, je n’envisagerai jamais de prendre un homme comme assistant personnel »
Le problème comme elle le dit, c’est quand l’employeur s’attend à ce que sa nouvelle recrue ressemble à quelque chose de bien précis.
Dans le cas des secrétaires, le critère numéro un c’est que ce soit une « femme ». Apparemment, Jessica a entendu énormément de fois la phrase « Non, je n’envisagerai jamais de prendre un homme comme assistant personnel ».
D’autres employeurs, toujours selon Jessica, dissimulent le fait qu’ils veulent une femme comme secrétaire. Par exemple, pour les interviews, ils demandent un uniforme bien précis. Sans surprise, il s’agit d’une blouse, d’une jupe et presque toujours de hauts talons, écrit-elle.
Il suffit de poser la question « pourquoi? » et ils ne savent plus quoi répondre
Ce qu’elle a décidé de faire pour changer les choses, c’est de simplement poser la question « pourquoi? ». Selon elle, cela marche toujours. En effet, poser la question « pourquoi? » force l’autre à devoir se justifier en trouvant des arguments solides. Apparemment, les employeurs ne savent presque jamais quoi répondre.
Souvent, ils répondent que c’est « parce que ça a toujours été comme ça ». Mais Jessica n’est pas de cet avis, même si cela existe depuis longtemps, ce n’est pas « normal ». Jessica et son équipe ont aussi décidé de changer la manière de recruter. Sur les CV, il est impossible de trouver le genre, la date de naissance, l’ethnicité ou une photo du candidat ou de la candidate.
Elle termine son témoignage en écrivant: « Il n’y a pas de raison qu’une femme en 2016 devrait penser qu’elle doit ressembler à une image bien précise pour trouver un job. La première étape pour apporter le changement et c’est très simple selon moi, c’est que l’on ne doit plus être effrayé de demander ‘pourquoi’?' ».
Source: The Guardian