Les images surréalistes de l’embouteillage d’alpinistes au sommet du Mont Everest, illustration du tourisme de masse

Connais-tu le point commun entre la plage et la montagne? Quand il y a du soleil, ils sont tous les deux pris d’assaut. En ce moment, il fait particulièrement beau au Mont Everest et c’est pourquoi 200 alpinistes se sont attaqués à la montagne CHAQUE JOUR. Résultat: un véritable embouteillage au sommet qui illustre parfaitement le tourisme de masse. Et le problème, c’est que c’est extrêmement dangereux. 

Quand la météo est clémente, c’est une bonne occasion de se lancer à l’assaut du Mont Everest, le point culminant de la planète. Sauf quand tous les alpinistes du monde ont la même idée au même moment. Eh oui, ces derniers jours, 200 courageux ont pris d’assaut la montagne chaque jour pour profiter de la vue dégagée au sommet. Résultats: des embouteillages monstrueux se sont formés tout en haut de la montagne, comme on peut le voir sur la photo déjà culte.

Si cela peut faire sourire au premier abord, ce n’est absolument pas amusant dans les faits. Car rester trop longtemps à une altitude de 8.848 mètres peut avoir d’énormes conséquences vu le froid et l’absence d’oxygène. « Rester longtemps dans cette zone augmente les risques de gelures, de mal des montagnes et même de mort » prévient d’ailleurs Ang Tsering, ancien président de l’Association d’alpinisme du Népal.

Tourisme de masse

Et le bilan est incroyablement lourd: depuis fin avril, on a déjà dénombré 8 décès dans cette zone de l’Everest contre 5 sur l’entièreté de l’année 2018. Parmi les 8 décès, plusieurs sont dus à une attente trop longue au sommet. C’est ainsi qu’un Indien de 27 ans a perdu la vie, épuisé et gelé par une attente de 12 heures en haut de la montagne. D’autres ont suivi le même destin tragique.

Ces catastrophes sont facilement explicables: dans les années 90, le Népal a libéralisé l’ascension de manière à ce que tout le monde puisse s’y attaquer, notamment vie des agences touristiques qui organisent les ascensions. Au final, on n’a jamais vu autant d’alpinistes sur l’Everest: rien que cette année, le Népal a délivré 521 permis d’ascension pour le printemps. Sachant que chaque titulaire de permis est accompagné d’un guide, cela représente plus de 1000 personnes en seulement quelques semaines. On s’apprête donc à battre le record de 2018 avec 807 ascensions réussies.

Et autres points négatifs de toutes ces ascensions: la pollution. La plupart des grimpeurs laissent leur déchets dans la montagne pour ne pas être trop lourd, obligeants des bénévoles à passer derrière eux pour nettoyer dans un environnement hostile et dangereux.

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