Le réchauffement climatique a un impact direct sur les incendies de forêt. En raison de la hausse des températures, ce phénomène naturel – influencé par l’action de l’Homme – est de plus en plus fréquent un peu partout à travers le monde et cela ne devrait pas s’arranger avant un moment.
Les feux de forêt sont de plus en plus nombreux. Chaque année, la Californie fait face à de gigantesques brasiers qui ravagent ses forêts. L’année dernière, les feux de brousse ont ravagé l’Australie pendant plusieurs semaines. Plus récemment, la Turquie, la Grèce, mais aussi la Finlande et la Bulgarie ont fait face – et le font encore – à d’importants incendies de forêt qui mettent en danger leur population. Une situation particulièrement inquiétante qui devrait malheureusement s’intensifier au cours des dix prochaines années. « Fort heureusement », cela ne devrait pas durer.
Selon une récente étude, après avoir considérable augmenté, le nombre de feux de forêt devrait diminuer. Les chercheurs à l’origine de cette étude se sont penchés sur les connexions entre le climat, la croissance des arbres et les incendies de forêt pour tenter de simuler l’évolution des feux de forêt au cours des 60 prochaines années. Ils en ont conclu que le réchauffement climatique allait faire exploser le nombre de feux de forêt au cours de la prochaine décennie, mais paradoxalement, après un certain temps, ce même réchauffement climatique entrainerait une réduction des incendies de forêt en raison du fait qu’il n’y aura presque plus rien à brûler.
En effet, en raison de la sécheresse et des incendies causés par le changement climatique, les jeunes arbres auront du mal à pousser dans les zones les plus arides du globe. Les combustibles naturels (branches, feuilles, arbres morts) auront déjà été consumés durant les précédents incendies et donc, malgré la hausse des températures, les feux devraient être moins fréquents.
Un pic d’incendie, avant une chute
Les chercheurs se sont penchés sur un bassin de 6.572 hectares de la Sierra Nevada, situé à l’Est de la Californie pour prédire le comportement des incendies de forêt sur le court et long terme. En prenant en compte l’augmentation des températures, une sécheresse sévère, l’évolution de la végétation et le développement des combustibles naturels, ils ont simulé l’évolution des feux de forêt dans les années à venir. « Le système de modèle prédit que les effets directs à court terme du climat sur les feux de forêt peuvent différer des effets indirects à long terme, de sorte que la simple maxime plus chaud/plus sec équivaut à plus de feux de forêt peut être à la fois vraie et fausse, selon l’échelle », a expliqué l’un des chercheurs à l’origine de l’étude à UW News.
« L’accumulation de combustibles, associée aux conditions de plus en plus chaudes et sèches, conduit à ces très grands incendies catastrophiques. Mais nos simulations montrent que si vous laissez le feu se poursuivre dans une zone, il pourrait devenir autolimitatif, c’est-à-dire que chacun des feux suivants serait plus petit que le précédent », explique Maureen Kenney, l’une des chercheuses de l’étude.
Évidemment, cette recommandation est plus facile à dire qu’à suivre. Difficile d’imaginer que l’on puisse laisser les forêts se calciner sans rien faire, d’autant plus que les incendies se propagent aux habitations, causant parfois la mort de leurs propriétaires, mais aussi des services de secours.
Le stress contre les flammes
Dans leur étude, les chercheurs ont également déterminé que même en l’absence de feux de forêt « régulateurs », on pouvait s’attendre à ce que le phénomène baisse après avoir explosé, et ce, en raison du stress « hydrique » cumulé par les arbres. Le changement climatique entraine en effet une hausse des températures, ainsi que des périodes de sécheresse qui jouent sur la productivité des arbres. En raison de ce stress, les arbres ne poussent donc plus correctement.
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