Les centrales nucléaires belges ne seraient pas protégées des attaques informatiques. Marghem et Jambon auraient-ils tort?

Ils nous assuraient qu’il n’y avait aucun risque informatique du côté des centrales nucléaires belges mais un rapport du Comité stratégique de l’Agence fédérale pour la sécurité nucléaire (AFCN) indique le contraire. Le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) et la ministre fédérale de l’Énergie Marie-Christine Marghem (MR) nous auraient-ils menti?

Fissures, travaux, infiltrations… le dossier nucléaire belge révèle chaque jour de nouveaux dangers. Aujourd’hui, Sudpresse déclare que le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA) et la ministre fédérale de l’Énergie, de l’Environnement et du Développement durable Marie-Christine Marghem (MR) ne nous auraient pas dit toute la vérité à propos des centrales nucléaires.

Le journal a mis la main sur un rapport du Comité stratégique de l’Agence fédérale pour la sécurité nucléaire (AFCN). Celui-ci indique que les centrales nucléaires belges ne sont pas protégées des risques informatiques et d’une cyberattaque, ce qui contredit les propos de Marghem et Jambon.

Connectées avec l’extérieur

Jambon et Marghem avaient successivement rappelé que les centrales nucléaires n’étaient pas reliées à Internet, ce qui les protégeaient d’un risque de hacking ou d’une infiltration informatique depuis l’extérieur.

« Il n’y a aucune connexion du système nucléaire avec Internet. C’est infaisable. Le site nucléaire n’a aucune connexion avec Internet, » avait déclaré Jan Jambon à la Chambre des représentants. « Aucune centrale nucléaire n’est reliée à Internet, donc les possibilités de hacking éventuel sont coupées radicalement, » avait ajouté Marie-Christine Marghem sur le plateau de RTL.

Mais un PV de l’AFCN, toujours déniché par Sudpresse, affirme le contraire: « Un des problèmes qui rendent la tâche difficile est que le système informatique d’une centrale ne fonctionne pas sans lien avec l’extérieur ». Les centrales seraient en fait dotées d’un réseau wi-fi. Et cette connexion rendraient les centrales très vulnérables.

Protection contre les hacking?

Selon le ministre de l’Intérieur, l’AFCN disposerait « des compétences pour effectuer ce contrôle en matière de cybercriminalité. » Ce qui veut dire que l’AFCN aurait à sa disposition plusieurs experts en sécurité informatique? Apparemment non. Dans le rapport de l’AFCN, il est écrit: « à l’heure actuelle, l’Agence n’a pas encore ressenti le besoin d’avoir son propre expert en cybercriminalité. » Plutôt inquiétant.

En mars 2016, le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme Gilles De Kerchove déclarait : « Je ne serais pas étonné qu’avant cinq ans, il y ait des tentatives d’utiliser Internet pour commettre des attentats », et il évoquait notamment la possibilité d’entrer « dans le centre de gestion d’une centrale nucléaire. » Si c’était le cas, les dégâts seraient considérables.

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