L’équipe de France peut le confirmer: c’est difficile de gueuler contre l’arbitrage vidéo dans le foot

L’arbitrage vidéo dans le football a de nouveau été testé hier lors du match amical entre la France et l’Espagne à Paris. Et il a vraiment eu son importance: grâce à la vidéo, l’arbitre a annulé un but aux Français, une première dans l’histoire, et en a validé un autre aux Espagnols. Si personne (ou presque) n’a hurlé au scandale, il reste encore détails à améliorer.

Antoine Griezmann est entré dans l’histoire du football mardi soir. Mais pas comme il le souhaitait. L’attaquant de l’équipe de France est devenu le premier joueur à se voir refuser un but grâce (ou à cause de, c’est selon) à l’arbitrage vidéo. C’était face à l’Espagne en amical au Stade de France et vu la gueule que le joueur a tiré, il ne s’y attendait pas trop.

Un but annulé, un autre validé

Il faut dire qu’il venait de fêter son but avec ses potes alors qu’on jouait depuis 48 minutes. Mais l’arbitre allemand Felix Zwayer a vite demandé une vérification vidéo et après quelques dizaines de secondes a annulé le but: le joueur qui lui a fait la passe (Layvin Kurzawa en l’occurrence) était hors-jeu. « C’est chiant parce qu’il faut attendre pour célébrer le but, au cas où, mais après tant que c’est pour aider l’arbitre, tant mieux pour lui », a commenté le héros malheureux de cette rencontre.

Testé pour ce match, l’arbitrage vidéo l’a de nouveau fait basculer quelques minutes plus tard. À la 77e, l’arbitre a de nouveau utilisé l’aide de la vidéo pour valider le deuxième but de l’Espagne, signé Gerard Deulofeu, qui lui n’était pas hors-jeu. L’arbitre l’avait pourtant annulé dans un premier temps avant de revenir sur sa décision quelques secondes plus tard. Il a bénéficié de l’aide de l’équipe technique, postée dans un camion en-dehors du stade, qui a visionné les images demandées par l’arbitre avant de lui dire s’il devait revenir sur sa décision ou non. Et sur les deux fois où l’arbitrage vidéo a été sollicité, il a permis d’éviter une injustice.

« Ça change le football »

Du coup, impossible de crier au scandale même si les Français étaient un peu dégoûtés. « Ça change le football, bien évidemment », a reconnu Didier Deschamps, le sélectionneur tricolore. « C’est à notre défaveur aujourd’hui, mais si on doit passer par là, ce sera valable pour tout le monde. Même si aujourd’hui sans arbitrage vidéo ça aurait peut-être été différent. » Mais comme l’a résumé le capitaine français Hugo Lloris, l’arbitrage vidéo rend « les choses plus justes ». Et c’est tant mieux, car cette évolution était réclamée depuis très longtemps dans le sport le plus populaire au monde.

Pourtant, le débat continue de faire rage entre les pro-vidéo et les anti-vidéo. Et dans les anti-vidéos, il n’y a pas que des supporters français frustrés après le match d’hier (quoique?). Il est vrai que certains détails doivent encore être améliorés. Contrairement au rugby (sport qui utilise déjà l’arbitrage vidéo), les supporters au stade ne revoient pas les images sur les écrans géants. Ils peuvent donc célébrer le but, voir l’arbitre demander la vidéo puis recevoir un message dans son oreillette pour annuler ou confirmer sa décision. Le tout prend plusieurs dizaines de secondes et ils ne savent pas pourquoi il y a un problème avec le but marqué par leur joueur préféré. Gênant.Il faut aussi espérer que la vidéo ne soit utilisé que pour valider (ou non) les buts ou pour les pénaltys pour lesquels ils doivent, histoire de ne pas trop « hacher » le match.

Mais il y aura toujours des détracteurs, comme ceux pour qui cela dénature complètement le football, à l’instar le joueur français Layvin Kurzawa: « Ça a un peu tué notre match. Avant la vidéo, tout le monde faisait des erreurs. Les arbitres aussi. Ça faisait partie du foot. Ça devrait continuer comme ça ». Pas sûr qu’il aurait dit ça si l’arbitre avait annulé un but espagnol grâce à la vidéo par contre… Il n’empêche qu’il va falloir s’y habituer: l’arbitrage vidéo va de plus en plus être utilisé dans le football. Ce sera le cas pour 48 matches de Jupiler Pro League dès la saison prochaine et ça pourrait donc changer pas mal de choses, comme pour le match France-Espagne.
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