Le « Trump des Philippines » ne rigole pas: la lutte anti-drogue a déjà fait 1.900 morts en quelques semaines

Rodrigo Duterte avait un axe important durant sa campagne pour devenir président des Philippines: la lutte anti-drogue. Et depuis qu’il a été élu président, la police ne fait pas les choses à moitié: le chef des forces de l’ordre a annoncé que plus de 1.900 personnes sont mortes dans des opérations pour lutter contre le trafic de drogue ces sept dernières semaines.

Rodrigue Duterte n’a pas volé ses surnoms de « Donald Trump des Philippines » ou de « Punisseur », récoltés en raison de sa ligne de conduite très stricte. L’un de ses principaux chevaux de bataille, qui lui a permis d’être élu président des Philippines en juin dernier, c’est la lutte anti-drogue.

« Carte blanche pour tirer »

Et il compte bien éradiquer ce fléau dans ce pays: il a donné « carte blanche à la police pour tirer » sur les suspects. Cela se traduit dans les chiffres: depuis qu’il a été élu le 30 juin, 1.900 personnes ont été tuées dans la lutte anti-drogue. Cela fait en moyenne 36 personnes par jour.

Ces chiffres officiels ont été donnés par Ronald de la Rosa, le chef de la police, devant une commission sénatoriale. « Nous ne sommes pas des bouchers » a-t-il toutefois assuré, expliquant que 750 personnes avaient été tuées dans des opérations de police contre la drogue. Les quelques 1150 autres morts? Des enquêtes sont ouvertes pour savoir si la police est allée trop loin… Des sanctions sont prévues dans ce dernier cas.

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Duterte insulte l’ONU

Le chef de la police a assuré ajouté que près de 700.000 personnes (consommateurs ou dealers) s’étaient rendues à la police dans le cadre de ces opérations. Et que 300 policiers avaient été reconnus coupables de tremper dans des trafics de drogue. « Nous sommes tous inquiets devant le nombre de morts. Quelle que soit la façon dont on tourne cela, c’est préoccupant », a commenté l’un des sénateurs philippins lors de la déposition du chef de la police.

Les Etats-Unis, alliés des Philippines, ont déjà fait savoir qu’ils surveillaient l’évolution de la situation, tout en demandant à Duterte de respecter les droits de l’homme dans son pays. L’ONU a également rappelé à l’ordre les Philippes: Agnès Callamard, rapporteur des droits de l’Homme de l’ONU, a souligné « l’incitation à la violence et au meurtre » lancée par Duterte dans le cadre de cette lutte anti-drogue. La réponse du président philippin? « Peut-être que je déciderai de quitter l’ONU. Si tu manques de respect, fils de pute, je te quitte », a-t-il lancé en conférence de presse. Oui, il faudrait peut-être ajouter « le poète » à sa liste de surnoms…

Source: BBC

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