Le supermarché collaboratif, le SUPER supermarché ?

Si je dis supermarché collaboratif, vous dites ? Encore un projet pour les bobos, youkous, hipsters, écolos bruxellois. Et bien … pas tout à fait. 

Aujourd’hui, de nombreux citoyens (pas seulement les bobos…), déçus par la grande distribution, souhaitent trouver une alternative à ce mode de consommation tout en respectant leur portefeuille. Pour se nourrir mieux et consommer mieux à un prix accessible, la solution… Le supermarché participatif ? Jackpot ?

Coopéco, c’est le nom du futur supermarché collaboratif et local de Charleroi. Marie-Françoise Lecomte, initiatrice du projet, s’est entourée de quelques proches pour relever le défi. Sauf que pour le réaliser, ce n’est pas d’une petite équipe dont elle a besoin mais bien de plus de 300 coopérateurs. Coopérateur vous dites ? C’est ici toute la différence entre le SUPERmarché classique et le SUPERmarché participatif. À part d’être « super » tous les deux, dans le second cas, le magasin est géré et financé par les collaborateurs. En donnant trois heures de son temps par mois, un citoyen peut devenir copropriétaire pouvant de cette sorte prendre les décisions concernant la gestion du magasin (on parle de démocratie participative) et acheter les produits.

La pièce centrale du puzzle

Devenir coopérateur ne signifie pas devenir consommateur mais consomm’acteur. Les membres d’un supermarché collaboratif sont les gérants de leur propre magasin. Ils ne font pas leur course dans une enseigne bien dans LEUR enseigne. Ils n’achètent pas des produits mais LES produits qu’ils ont choisis. Contrairement à nos habitudes assez passives, le coopératif s’inscrit dans une culture active comportant des risques.

Encore plus loin

Le bénévolat permet de garantir des prix attractifs. Il diminue les coûts de main-d’œuvre garantissant de la sorte des prix abordables tout en respectant les producteurs. Seuls les collaborateurs ont le droit de s’approvisionner dans les rayons de cette enseigne. Pour couronner le tout, ce système permet selon les initiateurs de créer du lien social à travers une communauté de bénévoles. Une valeur on ne peut plus tendance. C’est « SUPER », non ?

Petit pas par petit pas

Aujourd’hui, physiquement le magasin participatif de Charleroi n’existe pas. Actuellement pour acheter, les collaborateurs utilisent une plateforme d’achat en ligne. À terme, l’objectif est bel et bien d’ouvrir un supermarché dans le centre de Charleroi (des pourparlers sont en cours actuellement mais ce lieu est tenu top secret) mais pour cela, il faut encore atteindre au minimum 300 coopérateurs, aujourd’hui au nombre de 187. C’est pourquoi l’équipe actuelle sillonne les quartiers de la ville afin d’annoncer la bonne nouvelle et de recruter.

Mais que pourrons-nous mettre dans notre caddy ?

La gamme de produits proposés augmentera au fur et à mesure de l’évolution du projet. Chaque aliment vendu répond à des critères précis. Coopéco souhaite promouvoir une démarche éthique (en respectant ses producteurs), une démarche locale (logique de circuit court), une démarche bio et une démarche durable (diminuer les emballages). Chaque produit ne répond pas toujours à ces quatre critères en même temps. L’étiquetage permettra de les différencier.

Les grands frères, comme modèle

Coopéco n’est pas le seul supermarché collaboratif en Belgique, Bees coop, son grand frère bruxellois est actuellement en phase de test. Un magasin provisoire a ouvert ses portes. Mais le Big Brother qui fait rêver tous les supermarchés participatifs, c’est celui implanté à New York dans les années 70, Park Slope Food Coop, aujourd’hui rentable mais ultra-saturé.

Arrivera-t-on à cette fréquentation en Belgique ? La gestion d’un supermarché coopératif ne risque-t-elle finalement pas d’être anarchique ? Le bénévolat ne remplace-t-il pas des emplois ? Comment s’assurer que tout le monde travaille ses trois heures ? Que faire des éventuels bénéfices ?…Tant de questions qui méritent d’être posées,

Des réponses dans un prochain article.

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