Le Royaume-Uni ne va pas bien: de plus en plus d’entreprises sont en difficulté financière à l’approche du Brexit

Il y a-t-il un(e) pilote dans l’avion? Partie en vacances depuis dix jours, Theresa May ne doit pas apprécier ce qui se dit dans son pays autour du Brexit. Outre la cacophonie générale autour de la fin de la liberté de circulation des travailleurs, c’est un nouveau rapport qui vient affaiblir la Premier ministre et son camp: le nombre d’entreprises britanniques en difficulté a augmenté de 25%, la plus forte hausse depuis 2014.

C’est une étude maison qui vient tirer la sonnette s’alarme: le nombre d’entreprises en difficulté a augmenté de 25% à la fin du deuxième trimestre. Il s’agit de la plus forte hausse depuis 2014. Le rapport a été établi par Begbies Traynor, un cabinet britannique d’experts en faillite d’entreprises. Près de 330.000 entreprises seraient concernées, elles ont du mal à payer leurs factures. Il faut même revenir cinq ans en arrière pour atteindre un tel nombre.

Et ce sont les PME qui sont le plus touchées (26%), alors que les grosses entreprises n’ont connu qu’une augmentation de 12%. Cette hausse vient confirmer le ralentissement de l’économie britannique: « Un ralentissement récent de l’économie a augmenté la pression financière sur les entreprises britanniques, avec des petites et moyennes entreprises supportant le poids de ces difficultés croissantes alors qu’elles doivent faire face aux incertitudes liées aux négociations autour du Brexit », a commenté Ric Traynor, directeur général de Begbies Traynor, dans des propos repris par BFM Business. On doit toutefois noter que la City n’est pas concernée par ce ralentissement économique.

Cacophonie

Il n’empêche: cela fait tache surtout quand on sait que les discussions sont toujours aussi difficiles entre Londres et Bruxelles. Le récent affaiblissement du camp May après les résultats des élections anticipées fout un peu le bordel entre les deux capitales. Que ça soit au niveau du timing (le Brexit doit être entériné pour mars 2019) ou même du contenu, c’est la cacophonie générale vu que certains se sentent poussés des ailes en l’absence de la Première ministre.

Dernier exemple en date avec la fameuse liberté de circulation des travailleurs. Elle devrait prendre fin en mars 2019, soit quand le Brexit deviendra effectif. Mais en l’absence de Theresa May, la ministre de l’Intérieur Amber Rudd s’est lâchée en affirmant que cette liberté de circuler ne prendrait pas fin brutalement. Downing Street a été contraint de réagir par l’intermédiaire d’un porte-parole de Theresay May: « La liberté de circulation prendra fin en mars 2019 ».

Europe renforcée

Même chose concernant un éventuel dumping social, brandi comme menace face à l’Europe par le camp May. Ici c’est le ministre des Finances qui en a exclu l’utilisation en affirmant au Monde que « ce n’est pas notre projet ni notre vision de l’avenir ». Pourtant Theresa May avait affirmé que Londres ferait « tout ce qu’il faudrait » pour maintenir la compétitivité du pays, y compris le fait de baisser ses impôts.

Il faudra attendre la reprise des négociations en septembre pour voir ce que veulent vraiment les Britanniques. Ce qui est sûr c’est que ces tergiversations et la mauvaise santé économique du Royaume-Uni renforcent l’Europe et son négociateur: Michel Barnier. Rendez-vous à la rentrée donc.

EPA
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